Établie par le Fonds monétaire international, les droits de tirages spéciaux permettent aux pays d’obtenir des devises sans augmenter leur dette. Selon une étude du Consortium de Recherche Économique et Sociale du Sénégal, le financement par les droits de tirages spéciaux ne peut couvrir qu’une faible part des besoins de financement des pays africains. A cet effet, le Consortium de Recherche Économique et Sociale plaide pour une réallocation des Droits de tirages spéciaux aux pays africains.
Alors que le Fonds monétaire international (FMI) a injecté 456 milliards de droits de tirages spéciaux (DTS), équivalant à 650 milliards USD dans l’économie mondiale en 2021 afin d’aider les pays à faire face aux multiples chocs exogènes, l’Afrique n’en a reçu que 33,6 milliards USD. Les DTS offrent une solution pour accroître les liquidités dans le monde, mais ce mécanisme de financement du FMI profite faiblement aux pays africains.
“ Il s’agit de ressources qui sont rendues disponible par les pays du G20, à la suite de l’allocation exceptionnelle de 650 milliards de DTS décidé par le conseil d’administration du FMI en 2021, en réponse aux difficultés budgéter des pays à la suite du COVID-19.”
Abdoulaye Diagne, Directeur exécutif du Consortium de recherche économique et sociale – Sénégal
Plusieurs experts et décideurs africains préconisent un mécanisme de réallocation des DTS pour les pays les plus nécessiteux, afin de financer le déficit budgétaire de l’Afrique. Au Sénégal, les besoins en ressources pour la gestion de ces chocs ont entraîné une augmentation rapide de l’endettement évalué à 1826 milliards de FCFA 2024 et du déficit public, limitant ainsi la capacité du Sénégal à mobiliser des ressources pour ses politiques de développement.
“ Nous avons un taux d’endettement excessivement élevé. Nous savons aussi que c’est une dette qui a des caractéristiques qui sont un peu pénalisantes. Tout cela, empêche de disposer de ressources qu’on peut affecter aux investissements dans des domaines où il faut plus de temps avant que ces investissements portent leurs fruits.”
Abdoulaye Diagne, Directeur exécutif du Consortium de recherche économique et sociale – Sénégal
Selon les experts, la stratégie pour accéder au DTS, c’est d’abord de réduire l’endettement, dont les taux ont atteint des niveaux évalués à 80% en 2023, supérieurs à ceux fixés par l’UEMOA étant de 70%.