4980 militaires déployés au Soudan du Sud en prévision des élections générales de décembre 2024, suscitant des inquiétudes quant à la pacification du processus électoral. Des retards dans l’unification des forces armées et des plaintes concernant le versement des salaires des membres déployés. Les Nations unies soulignent la nécessité de conditions pour des élections libres et équitables, tandis que le gouvernement promet de remplir certaines de ces conditions avant le vote.
4980 militaires ont été déployés au sein de l’armée nationale unifiée du Soudan du sud alors que le pays prévoit la tenue des élections générales en décembre 2024. Le Mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu et des arrangements de sécurité transitoires (CTSAMVM) estime qu’il s’agit de 6% des objectifs fixés par l’accord de paix revitalisé de 2018, soit 83000 hommes. L’organisme de surveillance de la paix au Soudan du Sud exprime des inquiétudes sur la pacification du processus électoral à venir.
“Il est vrai que les accords signés entre les différents groupes ont essayé de calmer les différents groupes mais il faut prendre la latitude de sécuriser davantage les populations, sécuriser davantage le territoire national avant de passer aux élections. Si l’on se précipite pour organiser des élections alors que les conditions ne sont pas réunies, les mêmes causes produisant les mêmes effets, deux ou trois ans après, le conflit peut se réveiller”.
Daouda Emile OUEDRAOGO, Analyste politique – Burkina Faso
Depuis 2020, les autorités ont commencé à former les membres des forces de sécurité, principalement issus des programmes de désarmement des groupes armés rebelles. Dans les rangs des membres déployés des forces unifiées de l’Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition (SPLA-IO) et de l’Alliance de l’opposition du Soudan du Sud (SSOA), des plaintes s’élèvent. Tout d’abord exclus du fichier solde de l’Etat, ils réclament le versement de leurs salaires depuis octobre 2023.
“Il va sans dire que les uns et les autres pourront dire qu’ils sont de l’armée régulière parce qu’ils ont reçu une formation. Mais il faut trouver des moyens d’apaiser les cœurs et les esprits afin d’avoir, au sein de l’armée, une unicité, une union et une cohérence dans l’application des salaires que ce soit pour les militaires issus des groupes rebelles ou que ce soit pour les militaires issus de l’armée nationale”.
Daouda Emile OUEDRAOGO, Analyste politique – Burkina Faso
L’unification des forces armées du Soudan du sud, prévue huit mois après la signature de l’accord de paix de 2018, accuse un retard de cinq ans. Des élections libres et équitables nécessitent un nouveau cadre constitutionnel permanent, des détails sur l’inscription des électeurs, un plan de sécurité pour les élections, relèvent les Nations unies. Le gouvernement garantit que certaines de ces conditions seront remplies avant le vote.
