Deuxième « poumon du monde », le bassin du Congo pourrait, peut être un allié de poids dans la lutte contre le réchauffement climatique. Avec environ 200.000 hectares de forêts humides, ce massif forestier fait face à une cascade de défis, notamment la conversion agricole, l’exploitation minière, l’exploitation forestière illégale et la criminalité liée aux espèces sauvages. Pour relever ces défis, les experts scientifiques environnementalistes et autres acteurs de la société civile réunis dans le cadre en vue de la rédaction du 7ème “Etat des forêts” qui devrait paraître d’ici la fin de l’année 2024.
Le rythme de la dégradation des forêts en Afrique centrale est préoccupant. Près de 9 % de la superficie des forêts tropicales humides de la région ont disparu depuis l’an 2000, c’est-à-dire 18 millions d’hectares, selon le rapport l’État des forêts (EDF) du bassin du Congo 2021 de l’Observatoire des forêts d’Afrique Centrale. Selon la même étude, 4 millions d’hectares de forêts primaires tropicales ont été détruites en 2022, soit 10% de plus qu’en 2021. Pour renverser cette tendance, experts des questions environnementales, chercheurs et autres acteurs de la société civile se sont réunis à Douala, au Cameroun, le 23 avril 2024 pour revisiter l’état des lieux des Forêts du bassin du Congo afin de déterminer l’état de mise en œuvre des mécanismes et convention signés par les Etats, et les recommandations issus du 6ème rapport sur l’état des forêts rendu public en 2021.
“En 2024, les forêts d’Afrique centrale sont à la croisée des chemins. Il y a eu des efforts faits pour leur conservation et on s’aperçoit qu’effectivement plus que jamais elles joue un rôle important dans la régulation du climat du monde mais en même temps, les besoin économique d’Afrique centrale, qui sont satisfaits à travers l’utilisation des terres font qu’il y a des tensions qui augmentent la dégradation de ces forêts.”
Eba’a Atyi Richard, Environnementaliste, coordinateur régional du CIFOR – Cameroun
Les forêts du bassin du congo encore qualifiés de deuxième poumon de la planète, constituent le deuxième plus vaste massif forestier tropicale du monde, avec la capacité de stocker environ 140 giga tonnes de CO2 par an soit 3 à 5 années de pollution mondiale. Selon, l’Observatoire des forêts d’Afrique Centrale (Ofac), 27 % de la surface des forêts tropicales humides intactes du bassin du Congo, telles qu’observées en 2020, disparaîtront d’ici 2050 si la déforestation et la dégradation des forêts se poursuivent au même rythme.
“Il y a des menaces sérieuses, si rien n’est fait on arrivera à un niveau de dégradation qui menacera nos économies et même notre survie. Le document qui sera produit recensera les différentes conventions qui ont été signés par les Etats de l’Afrique centrale, analysera en profondeur les conditions de mise en oeuvre de ces conventions en essayant de ressortir les défis auxquels font face les Etats et les autres partenaires tout en ressortant tout aussi les opportunités à partir desquels on pourrait améliorer effectivement la contribution de la recherche à la préservation de ces écosystèmes forestiers d’Afrique centrale.”
Abdon Awono, Scientifique, environnementaliste – Cameroun
Pour espérer sauver les forêts du bassin du Congo, il convient de procéder à une protection qui prenne en compte les enjeux de la gestion durable ; ceci afin de concilier et préserver les impératifs du développement durable et ceux de la protection de la forêt. L’objectif étant la préservation de la biodiversité forestière et de limiter les émissions de gaz à effet de serre en luttant contre la déforestation et la dégradation des forêts. Selon, l’Observatoire des forêts d’Afrique Centrale (Ofac), l prochain rapport État des forêts du bassin du Congo devrait être disponible d’ici fin 2024, il devrait définir de nouvelles orientations en vue de d’une gestion durable des écosystèmes forestiers du bassin du Congo.