Le Bassin du Congo, s’étendant sur six pays, est un trésor naturel vital pour la planète, jouant un rôle essentiel dans la régulation du climat mondial en tant que plus grand puits de carbone au monde. Toutefois, des menaces telles que la déforestation et l’exploitation illégale mettent en péril cet écosystème unique. Face à ce défi, des experts se sont réunis à Yaoundé le 5 mars 2025 lors d’un symposium sur la diplomatie environnementale pour renforcer la coopération régionale et explorer des solutions durables alliant préservation de la biodiversité et développement des communautés locales.
180 millions d’hectares de massif forestier, s’étalant sur six pays, et une biodiversité unique au monde, le bassin du Congo, considéré comme le « poumon de l’Afrique », est le plus grand puits net de carbone au monde, absorbant six fois plus de dioxyde de carbone que l’Amazonie, selon le rapport sur l’état des forêts du bassin du Congo en 2021 du Cifor. Cependant ce trésor écologique est gravement menacé par la déforestation et l’exploitation forestière illégale, compromettant non seulement sa capacité à lutter contre le changement climatique, mais aussi la survie de millions de personnes qui dépendent de ses ressources pour leur subsistance. Face à ces enjeux cruciaux, les experts des six pays du bassin du Congo se sont réunis à Yaoundé, au Cameroun, pour un symposium consacré à la diplomatie environnementale.
“Notre rôle ici, était de présenter ces résultats scientifiques à ces diplomates pour qu’ils aient des arguments scientifiques pour mieux soutenir leur position. “
Richard Sufo, coordonnateur du programme RESSAC – Cameroun
“Nous parlons chaque jour de l’environnement et du climat, mais aujourd’hui, l’aspect de la diplomatie environnementale a été relevé. Bien qu’il ne s’éloigne pas de la diplomatie conventionnelle, la diplomatie environnementale permet d’attirer l’attention des populations africaines passants par les décideurs sur les enjeux du contexte environnementale au niveau du bassin du Congo.”
Nathan Akadjio, Etudiant – Cameroun
Malgré son rôle dans l’avenir climatique du continent africain en particulier et du monde en général, le bassin du Congo demeure l’une des régions les plus méconnues au monde, un manque de connaissances et de données scientifiques limite les initiatives pour le protéger. D’où la nécessité pour les experts de renforcer la coopération scientifique et universitaire afin de développer des solutions de conservation adaptées aux réalités locales et respectueuses des communautés qui en dépendent.
“Dans le cadre du programme de Recherche appliquée en écologie et en sciences sociales en appui à la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale, nous avons focalisé la recherche socio- économique sur les populations qui vivent dans la forêt. Notre but étant de trouver des solutions pratiques qui vont leur servir au quotidien et aussi leur donner des astuces pour leur permettre de vivre en harmonie avec leur écosystème”.
Richard Sufo, coordonnateur du programme RESSAC – Cameroun
Véritable mosaïque écologique composée de forêts tropicales, de savanes, de marécages, de rivières et de forêts inondées, le bassin du Congo déborde de vie. Le bassin du Congo abrite une biodiversité exceptionnelle avec 10 000 espèces de plantes, 400 mammifères, 1 000 oiseaux et 700 poissons. Ses vastes ressources naturelles, dont le bois, le pétrole et les minerais, soutiennent les besoins de plus de 185 millions de personnes. Pour certains experts, la protection du bassin du Congo exige un effort majeur qui dépasse les frontières politiques, pour toutes les parties prenantes afin de mieux protéger les intérêts du Bassin du Congo dans le cadre de la défense de la diplomatie environnementale.