Afin d’ atténuer les effets des droits de douane américains sur les économies africaines, des anciens ministres du commerce ghanéens, appellent les pays africains à une plus grande attention portée au commerce intracontinental. Le président américain Donald Trump a annoncé une vague de droits de douane pouvant atteindre 50 % sur les importations en provenance de 185 pays, dont 51 en Afrique.
Deux anciens ministres du commerce, ghanéens, exhortent les gouvernements africains à adopter le commerce intercontinental pour tenir l’impact des tarifs douaniers américains sur leurs économies. Environ la moitié des pays d’Afrique seront soumis au tarif forfaitaire de 10 %, mais d’autres, comme le Nigeria et l’Afrique du Sud, verront leurs exportations soumises à des tarifs plus élevés, de 14 % et 30 % respectivement. Le pays le plus touché en Afrique sera le Lesotho, dont les exportations sont désormais soumises à des droits de douane de 50 %, tandis que le secteur de l’habillement de Madagascar sera soumis à des droits de douane écrasants de 47 %.
“Je vois une Afrique se concerter pour décider d’une seule voix, un régime tarifaire unique pour toutes les marchandises, hors Afrique, sachant que les marchandises à l’intérieur de l’Afrique, produits en Afrique doivent être régies par la zone de libre-échange continentale et ses réformes. Par contre, les marchandises provenant hors Afrique doivent être régies par une taxation unique et globale qui permet aux Etats de se faire respecter dans le monde.”
Justin Honoré MONDOMOBE, Expert en intelligence économique – Cameroun
En 2024, les pays africains ont exporté pour 39,5 milliards de dollars de marchandises vers les États-Unis. Mais il ne s’agissait pas d’un commerce unilatéral, puisque les États-Unis ont également exporté pour 32,1 milliards de dollars de marchandises vers l’Afrique, soit une augmentation de 11,9 % (3,4 milliards de dollars) par rapport à 2023.
“On ne doit pas laisser le petit Lesotho subir 60% de taxes, non. On doit être dans une solidarité qui puisse être capable d’aider le continent à être non seulement résilient mais qui fixe des règles d’entrée dans le continent.”
Justin Honoré MONDOMOBE, Expert en intelligence économique – Cameroun
Les exportations de pétrole brut de pays comme le Nigeria, le Ghana, le Gabon et l’Angola, ainsi que les produits textiles du Kenya, de Madagascar et du Lesotho seront les plus touchés par les futurs échanges entre les pays africains et les États-Unis. Pour la Côte d’Ivoire, il s’agirait des exportations de cacao, tandis que pour l’Afrique du Sud, ce sont les exportations de véhicules et de métaux précieux qui seraient touchées.