Les crises mondiales aggravent les vulnérabilités structurelles des économies africaines. Face à ces défis, le continent cherche des solutions pour renforcer sa résilience et stimuler une croissance durable. Le rapport 2024 de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) met en lumière les principaux défis auxquels l’Afrique est confrontée. Cette feuille de route préconise aussi les leviers permettant d’améliorer sa stabilité économique.
La corruption compromet significativement les perspectives de croissance et de développement de l’Afrique, lui faisant perdre chaque année, environ 25% de son PIB selon des données de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Ce mal, qui freine les investissements et accroît les inégalités, figure aujourd’hui au cœur des priorités de la Banque africaine de développement. Alors que les Assemblées annuelles 2025 auront pour thème « Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement », la lutte contre la corruption apparaît comme une matrice qu’il faut actionner selon les scientifiques.
Depuis le lancement de ses activités en 1966, la Banque africaine de développement a rapidement compris que la promotion du développement en Afrique ne saurait se fait sans la mise en place d’un environnement politique et économique gouverné par les bonnes pratiques et la transparence. En novembre 2024, elle fait ainsi office de pionnier en devenant la première banque multilatérale de développement à travers un partenariat avec Interpol pour renforcer la lutte contre la criminalité financière.
Jean Bosco Ngend, Analyste financier spécialiste des marchés de capitaux
En 2024, seuls les Seychelles, le Cap-Vert, le Botswana, le Rwanda et Maurice étaient les pays les moins corrompus en Afrique, selon l’indice de perception de la corruption (IPC) établi par l’ONG Transparency International. Une situation que la BAD veut améliorer. Fidèle à son mandat, l’institution a mis en œuvre une approche multidimensionnelle sur la Stratégie décennale 2024–2033 centrée sur la gouvernance économique et la lutte contre la corruption ; mais aussi un Plan d’action 2025–2026 sur le blanchiment de capitaux et les flux financiers illicites, visant à améliorer les cadres réglementaires, la transparence des bénéficiaires effectifs et les capacités de surveillance.
Ces mesures sont souvent confrontées à plusieurs défis qui relèvent parfois. Mais ces mesures sont souvent confrontées à plusieurs défis qui relèvent parfois des limites imposées par les ressources dont dispose la Banque africaine de développement et du caractère non contraignant des mesures mises en place. Ces difficultés sont également liées en partie à une volonté politique assez faible des États qui ne mettent pas en place des solutions solides et efficaces pour renforcer l’efficacité des efforts déjà déployés. La Banque africaine de développement pourrait adopter des mesures beaucoup plus coercitives pour inciter l’ensemble des acteurs à de meilleures pratiques.
Jean Bosco Ngend, Analyste financier spécialiste des marchés de capitaux
Les experts appellent les États à renforcer davantage leurs institutions, ainsi que leur collaboration avec des organisations internationales pour garantir la réalisation de l’aspiration à une Afrique intégrée, prospère et pacifique de l’Agenda 2063 de l’UA.