Les anciens présidents Uhuru Kenyatta (Kenya) et Olusegun Obasanjo (Nigeria), ainsi que l’ancien premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, ont été nommés facilitateurs du nouveau processus de paix pour la République démocratique du Congo, qui fait face à une crise sécuritaire en raison du conflit actuel entre l’armée congolaise et les rebelles du M23. Cette nomination marque un changement de méthode, passant d’un médiateur unique – le président angolais João Lourenço – à un panel d’anciens dirigeants africains. Ensemble, les facilitateurs sont censés trouver un équilibre entre la continuité, l’expertise diplomatique et l’autorité morale.
La Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont nommé les anciens présidents Uhuru Kenyatta (Kenya) et Olusegun Obasanjo (Nigeria) ainsi que l’ancien premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn comme facilitateurs de paix pour le processus de paix CAE-SADC nouvellement fusionné en République démocratique du Congo (RDC), selon un communiqué de presse du 24 février. La nomination des trois facilitateurs marque une évolution vers une approche plus unifiée et coordonnée, en fusionnant les processus de paix de Luanda et de Nairobi en un seul processus. Ensemble, les facilitateurs doivent assurer un équilibre entre la continuité, l’expertise diplomatique et l’autorité morale.
« Le président angolais João Lourenço étant le président en exercice de l’Union africaine et ne pouvant continuer à assurer la médiation dans les conflits au Rwanda et en République démocratique du Congo impliquant le M23, la solution trouvée a été de le remplacer par un groupe de médiateurs nommés par la réunion conjointe de la SADC et de la CAE. Les trois personnalités choisies, l’ancien Premier ministre éthiopien, l’ancien président du Kenya, Uhuru Kenyatta, et l’ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, l’ont été pour leur expérience et leur capacité à agir en tant que diplomates et sont familiers de ce type de cas ».
kerwin Mayizo, Analyste politique – RD Congo
Avec plus de 3 000 morts et 2 900 blessés à l’est de la RDC depuis le 26 janvier, selon un rapport de l’ONU, les médiateurs devraient harmoniser les efforts diplomatiques entre la CAE et la SADC afin de garantir un cessez-le-feu effectif, cependant les experts ont mis en garde contre le fait de commencer le processus de médiation à partir de zéro.
“Nous pensons qu’il est essentiel de poursuivre le travail, car le temps joue contre les victimes des violations majeures des droits de l’homme en République démocratique du Congo. Repartir de zéro serait une perte de temps et contreproductif. Il faut donc continuer l’excellent travail déjà effectué pour le finaliser très rapidement en faveur de la paix”.
kerwin Mayizo, Analyste politique – RD Congo
Alors que les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, conservent le contrôle de plusieurs villes de l’est de la RDC, dont Goma et Bukavu, l’initiative de la CAE-SADC représente une nouvelle tentative africaine de résoudre un conflit qui menace de déborder les frontières de la RDC. Le succès du trio Kenyatta-Obasanjo-Desalegn dépendra de sa capacité à coordonner les efforts des deux organisations régionales et à persuader les parties de s’engager dans un véritable processus de paix.
