Pour la 15ème édition des rencontres internationales des danses de création et de performance, tenue au Cameroun du 22 au 25 novembre, la cause féminine était au cœur des présentations. Des artistes performeurs africains ont réalisé des prestations épousant la thématique de cette édition: femmes: danses et gestes pour briser le silence.
Une salle enfumée, un décor digne d’un film d’horreur, cadre de présentation de la troupe Garoua Dance qui se produit au festival Corps é Gestes plus connu sous le nom de rencontres internationales des danses de création et de performance. Barka Emmanuel présente un tableau bien sombre des sévices qu’inflige l’homme à son semblable dans une ambiance mystérieuse enfumée; un tableau qui dénote aussi la vanité de la vie autant que la faiblesse de l’homme face aux forces invisibles; sous le regard attentif de Seydou Boro, burkinabé et monument vivant de la danse contemporaine. Des scènes de violence pour illustrer la perte d’humanisme qui caractérise les rapports entre les hommes dans la société contemporaine. Mais pour le performeur, l’objectif inavoué au-delà des misères que subissent les hommes et la gente féminine en particulier, c’est de montrer le parcours qui mène au succès, un parcours presque toujours jonché d’obstacles souvent cruels.
“Le couteur, les bouteilles et autres objets dangereux et effrayants que vous avez vu n’ont pour objectifs que de représenter les obstacles sur le chemin du succès. Ce qu’on doit comprendre c’est que toute personne qui s’en sort est souvent passée par des situations ô combien difficiles et souvent horribles. Mais l’objectif c’est d’atteindre ses fins; et justement, ceux qui ne crèvent pas sur ce parcours là, les plaies cicatrisent et il y parviennent.”
Barka Emmanuel, Artiste performeur, Cameroun
La cause féminine est au cœur de cette 15ème édition du festival. Agathe, dans sa performance met en exergue la femme piégée par les contraintes que lui impose le cycle perpétuel des menstrues. Calendrier, cordes de couleurs, des accessoires qui chacun ont des connotations singulières.
“On est dans le silence chaque mois, on est dans le silence vis à vis des préjugés par rapport à ce phénomène et mon manque de traverser le portail pour oser accueillir toute la beauté qu’il y a derrière, et qui finalement donne de la vie et permet que nous soyons qui nous sommes aujourd’hui. Donc j’utilise la corde à sauter avec des couleurs spécifiques: le blanc pour la pureté; le rouge, pour le lien à soit, le lien à l’autre .”
Agathe Djokam, Performeuse, Cameroun
Cette 15ème édition du festival Corps é Gestes, qui s’est tenue sous le thème “femme, danse et gestes pour briser le silence” a mobilisé les scène de l’Institut français du Cameroun, du musée national et du théâtre Othni, pour diffuser la passion de la danse contemporaine, de création et performances. Le festival demeure toutefois en quête de publi