L’organe de régulation du secteur de la sécurité privée d’Afrique du Sud a annoncé mercredi 7 juillet 2024 avoir ouvert une enquête sur le camp d’entraînement pro-libyen découvert dans la province de Mpumalanga à environ 360 kilomètres à l’est de Johannesburg. Elle l’a déclaré illégal au motif qu’il dispensait un entraînement de type militaire à des personnes venant d’un pays en conflit.
Suite à la saisie du camp d’entraînement pro-libyen en Afrique du Sud, l’Autorité de régulation du secteur de la sécurité privée du pays a ouvert une enquête. Celle-ci a révélé que le camp d’entraînement militaire libyen n’a jamais été accrédité par l’autorité et est donc illégal. À cet effet, les autorités sud-africaines envisagent des accusations criminelles et une poursuite des prestataires de services et des individus impliqués dans la violation du Code de conduite.
“ Le centre de formation où les Libyens ont été retrouvés n’est pas agréé et est donc illégal. Le programme de formation et sa durée ne correspondaient pas au programme de formation normal en matière de sécurité proposé en Afrique du Sud. Les normes de formation proposées étaient étrangères ou avaient été adoptées par d’autres pays.”
Manabela Chauke, Directeur exécutif de l’Autorité de régulation de la sécurité privée -Afrique du Sud
Selon l’Autorité de régulation du secteur de la sécurité privée d’Afrique du Sud, la nature de la formation comprenait des activités physiques intensives avec des structures de type militaire. Le fait qu’aucune autorisation ou dérogation n’avait été accordée à la société qui exploite un camp d’entraînement pour dispenser une quelconque formation militaire à des ressortissants étrangers, suggère que la société pourrait avoir exploité un centre clandestin, potentiellement lié à des groupes militants tels qu’Al-Qaeda ou l’État islamique ISIS.
“ Bien entendu, nous allons aussi porter des accusations criminelles contre eux. Nous tenons également à confirmer que la société qui exploite un camp d’entraînement et ses dirigeants ont reçu des avis de suspension.”
Manabela Chauke, Directeur exécutif de l’Autorité de régulation de la sécurité privée – Afrique du Sud
Pour rappel, 95 Libyens ont été arrêtés lors d’un raid, le 26 juillet 2024, dans un camp d’entraînement situé près de la ville de White River, à environ 360 kilomètres à l’est de Johannesburg, à la frontière du Mozambique et de l’Eswatini. Ces hommes seraient entrés en Afrique du Sud en avril 2024 avec des visas délivrés pour suivre une formation d’agents de sécurité. Toutefois, les autorités du pays d’Afrique australe craignent que le pays ne devienne le refuge pour les activités extrémistes.