Le Festival de la mode et du mannequinat africain (FESMMA) s’affirme comme une véritable vitrine de la créativité africaine, où l’art vestimentaire devient un instrument de réappropriation identitaire. Cette année, le festival ne s’est pas seulement concentré sur les collections actuelles, il a aussi ouvert une réflexion sur l’avenir de la mode sur le continent. En échangeant avec les créateurs, mannequins et entrepreneurs, plusieurs tendances émergent, accompagnées de défis structurels majeurs à relever pour la mode africaine dans les années à venir.
Dans cet atelier à Cotonou, Amandine Gatineau, promotrice d’Amagatewax et développeuse de projet de mode, apporte son soutien à l’Institut de l’Être dans le cadre de l’initiative “Ecru Essence”. Ensemble, ils s’efforcent de relever le défi d’intégrer le tissu écru, produit au Bénin, dans la création de mode. Ce textile, apprécié pour sa teinte naturelle et sa souplesse provenant du coton brut, est particulièrement confortable à porter. Toutefois, le véritable enjeu pour Amandine et l’Institut de l’Être est de dévoiler leur collection “Safari” lors du prestigieux défilé du FESMMA 2024.
“Nous venons avec une collection simple et rustique. Par exemple, je vais vous présenter notre premier prototype, pour lequel nous avons travaillé avec soin sur chaque détail. Avec la collection *Safari*, tout est dans la précision et les finitions impeccables. C’est cela que nous voulons développer avec *Ecru Essence.”
AMANDINE GATINEAU , Développeuse de projet de mode – Côte d’Ivoire
La collection “Safari” a marqué l’ouverture de la soirée féérique du FESMMA 2024 à Cotonou. De nombreux stylistes du Bénin, du Mali, du Togo, du Nigéria et d’autres pays de la sous-région ont dévoilé leurs créations sur le podium du festival. Parmi les matières premières disponibles en Afrique et utilisées dans la mode, le styliste nigérian Modela, fidèle au FESMMA, a présenté sa collection innovante *Fashion is Art*, confectionnée à partir de capsules de bouteilles recyclées. L’industrialisation, la professionnalisation et l’accès aux financements constituent les principaux enjeux pour garantir un développement durable et pérenne de la mode africaine.
“Nous sommes créatifs, mais nous avons besoin du soutien du gouvernement pour pouvoir s’acquitter des taxes plus importantes car nos créations ne sont pas consommées dans nos pays. Si les gouvernements africains nous subventionnaient , ils verraient que la mode est un secteur de richesse et de talents.“
MODELA , Styliste – Nigéria
“ Il faut aller de l’avant, inviter plus de pays, plus de créateurs, et faire en sorte que nos stylistes africains travaillent ensemble pour nous offrir le meilleur de leurs talents. “
John Medard SEDOKOUN , Promoteur du FESMMA – Bénin
La formation des mannequins, stylistes et créateurs est un enjeu central pour soutenir la croissance de l’industrie de la mode en Afrique, selon de nombreux experts. Portée par une nouvelle génération de créateurs talentueux, la mode africaine, en s’inspirant de ses riches traditions et en utilisant des matières premières locales, est en passe de révolutionner les codes du luxe mondial.