Au cours de la 3ème session de son Comité de politique monétaire de l’année 2022, tenue le 26 septembre 2022 à Yaoundé, la capitale camerounaise, la Beac, la Banque des États de l’Afrique centrale, l’institut d’émission commun aux six États de la Cemac, a une nouvelle fois revu à la hausse deux de ses principaux taux directeurs.
Pour tenter de juguler l’inflation annoncée à 5,2% à fin 2022, la Banque des Etats de l’Afrique centrale a relevé deux de ses taux directeurs, pour tenter de juguler l’inflation annoncée à 5,2% à fin 2022. Le taux d’intérêt des appels d’offres passe de 4% à 4,5%. Cette rémunération perçue par la banque centrale pour fournir de la liquidité aux banques commerciales augmente ainsi de 0,5 point. Le taux de la facilité de prêt marginal, qui est la rémunération de la banque centrale lorsqu’elle fournit de la liquidité aux banques commerciales pour une durée n’excédant pas 24 heures, passe de 5,75% à 6,25%.
“Si j’avais une nuance à faire, ce serait d’exhorter la même banque par exemple, dans un horizon relativement bref, à baisser les coûts pour donner la possibilité aux industriels de pouvoir obtenir ces financements et implanter des lignes de production. Là je suis en train d’indiquer une autre mesure de lutte contre l’inflation mais cette mesure est purement économique, ça s’appelle la production à l’échelle industrielle”.
Jean Marie Biada – Économiste
Ce qui révèle une augmentation de 0,5 point également, c’est la 2e augmentation de ces instruments par la Beac depuis le début de l’année 2022, après celle survenue le 28 mars dernier. Grâce au relèvement de ces taux directeurs, la Beac veut rendre le refinancement auprès de la banque centrale plus coûteux pour les banques commerciales. La banque centrale espère que cela va se répercuter sur le coût du crédit bancaire et restreindre son accès. Ce qui devrait réduire la création monétaire dans l’espace Cemac, souvent à l’origine de la hausse généralisée des prix que la Beac entend ainsi combattre.
“En augmentant le coût de ses taux directeurs, cela va dissuader les banques commerciales à retourner auprès de la banque centrale en refinancement et par voie de conséquence, au niveau le plus bas, on va donc se retrouver à un niveau de restriction de crédits. Si on restreint les crédits, la création monétaire, qui généralement est à l’origine de l’inflation selon les monétaristes, ne pourra plus donc être le cas. On ne pourra plus citer cette création monétaire comme source d’inflation”.
Jean Marie Biada – Économiste
Selon les projections du Comité de politique monétaire, ce taux d’inflation dans la zone Cemac annoncée à 5,2% à la fin de l’année 2022, après 4,2% à fin septembre 2022, affiche 2,2% de plus que le seuil de 3%, admis par les critères de surveillance multilatérale de la Cemac.