Le recours à la force pour le retour de l’ordre constitutionnel au Niger a été adopté le 10 août 2023 par la Conférence des chefs d’Etats de la CEDEAO. La réaction du bloc communautaire était attendue après une succession de rejets de ses tentatives de médiation, ainsi que de l’expiration de l’ultimatum pour le rétablissement du pouvoir du président Mohammed Bazoum, le 6 août 2023. La communauté ouest – africaine qui a décidé du déploiement immédiat de la Force régionale en attente à Niamey, pose cependant le dialogue comme socle de la résolution de la crise politique au Niger.
La CEDEAO a mis fin au suspens après l’expiration de son ultimatum pour la restauration du pouvoir du président Mohammed Bazoum au Niger. Réunie en Sommet extraordinaire à Abuja, au Nigéria le 10 août 2023, la Conférence des chefs d’Etats ouest-africains a acté le déploiement immédiat de la Force régionale en attente à Niamey, selon les résolutions lues à la fin d’un sommet à Abuja. La CEDEAO a pris note de la succession de rejets de ses tentatives de médiation auprès des membres de la junte nigérienne, le CNSP.
“Nous ordonnons au comité des chefs d’Etat-major des armées d’activer immédiatement la force en attente de la CEDEAO avec tous ses éléments. Nous ordonnons le déploiement de la force en attente de la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel en République du Niger”. Omar ALIEU TOURAY, Président de la commission de la CEDEAO, Gambie
La CEDEAO maintient et renforce ses sanctions vis-à-vis du Niger. Des sanctions qui englobent la restrictions des voyages, des échanges commerciaux et financiers entre les pays membres et l’Etat nigérien ainsi que la fermeture des frontières avec les pays limitrophes. Le bloc communautaire a également mis en garde le Mali et le Burkina Faso, qui s’exposent désormais à des sanctions en raison de leur soutien au CNSP.
“Les États membres qui, par leurs actions, entravent directement ou indirectement la résolution pacifique de la crise au Niger, subiront les conséquences de leurs actions devant la communauté”.
Omar ALIEU TOURAY, Président de la commission de la CEDEAO, Gambie
La Force en attente de la CEDEAO, mandatée par le bloc communautaire pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger se compose de brigades de 500 hommes mis à disposition par chaque Etat membre. Alors que l’intervention militaire est opérationnelle, la CEDEAO continue de donner la priorité à une solution diplomatique à ce qu’elle définit comme une tentative de coup d’Etat au Niger. Le bloc communautaire exige la libération du président Bazoum, son gouvernement et sa famille afin que s’engagent des pourparlers inclusifs avec le CNSP.