La Banque africaine de développement a procédé à la publication de son rapport sur les perspectives économiques en Afrique, le 30 mai 2024, en marge des 59 assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement. Considérant la réforme de l’architecture financière mondiale comme un moyen essentiel pour soutenir la transformation de l’Afrique, ce rapport souligne les défis auxquels le continent est confronté, notamment en termes de croissance économique, de gestion des ressources et de changement de mentalité quant à la consommation des produits africains.
Le rapport sur les perspectives économiques en Afrique 2024 est présenté ce 30 mai 2024, lors des 59e assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement, à Nairobi. Il met en évidence l’importance de la réforme de l’architecture financière mondiale dans l’optique de soutenir la transformation de l’Afrique tout en soulignant les nombreux défis auxquels le continent est confronté.
“Si l’on considère un seul indicateur, à savoir le PIB par habitant, on constate que le continent n’a pas obtenu les résultats escomptés en ce qui concerne les taux de croissance du PIB. Depuis des décennies, le continent est constamment à la traîne des autres régions en termes de PIB par habitant. Et pour cette raison, les taux de croissance que nous avons enregistrés n’ont pas créé suffisamment d’emplois pour les jeunes. Il y a une pauvreté persistante, une vulnérabilité à la dette et un surendettement récurrent, mais aussi plusieurs autres fragilités sur le continent. ”
Kevin Chika Urama, Vice-président Gouvernance économique, BAD
La croissance du PIB réel de l’Afrique a été de 4,1 % en 2022, mais a ralenti à 3,1 % en 2023, bien que des taux de croissance de 3,7 % en 2024 et 4,3 % en 2025 soient attendus. Toutefois, des réformes des politiques macroéconomiques sont attendues pour mieux exploiter les ressources.
“Les gouvernements africains doivent élaborer et mettre en œuvre de manière cohérente des plans de développement endogènes. Nous constatons dans nos recherches que parfois les plans de développement ne sont pas suivis de manière cohérente. Nous avons également parlé de l’intensification de la mobilisation et de l’utilisation des ressources nationales, ainsi que de la comptabilisation, de la valorisation et de la conservation du capital naturel. Il s’agit là d’un élément clé qui peut mobiliser beaucoup de ressources pour le continent, mais l’approfondissement des marchés de capitaux pourrait également devenir une source de financement en monnaie locale.”
Kevin Chika Urama, Vice-président Gouvernance économique, BAD
Dans l’optique de libérer le potentiel de transformation du continent, la Banque africaine de développement estime qu’il est crucial de combler un déficit de financement annuel d’environ 402 milliards de dollars d’ici 2030 et recommande de donner la priorité aux investissements dans l’éducation, l’énergie, l’amélioration de la productivité et les infrastructures.
