En Afrique, la santé mentale reste un défi majeur. Selon l’OMS, huit personnes sur dix souffrant de troubles psychiques n’ont aucun accès à des soins. Au Togo, face à cette pénurie, certaines coiffeuses ont choisi d’agir à leur manière, transformant leurs salons en espaces d’écoute et de soutien pour les femmes.
En Afrique, la santé mentale reste un défi. Selon l’OMS, huit personnes sur dix souffrant de troubles psychiques n’ont aucun accès à des soins. Au Togo, certaines coiffeuses tentent d’y remédier, en transformant leurs salons en espaces d’écoute. À Lomé, dans ce salon de quartier, la conversation dépasse souvent la simple coupe de cheveux. Ici, la coiffure devient un prétexte pour parler, se libérer, apaiser les esprits.
“L’ambassadrice de la santé mentale, c’est une formation qui nous a été faite, qui nous a permis de pouvoir causer et aider nos clientes à dissimuler leurs soucis, les stress possibles. En parlant, en les écoutant, en les calmant et puis en les orientant vers les psychologues.”
Gloria DOKPO, Coiffeuses et Ambassadrice Heal By Hair – Togo
“Je suis vraiment heureuse. Parce que, quand vous venez chez elle, si vous êtes en colère, vous serez heureuse.”
Sheila, Cliente – Ghana
Formée par le programme Heal by Hair de la Bluemind Foundation, spécialisée dans la santé mentale, elle écoute, rassure et oriente. Entre deux tresses, ses clientes trouvent un espace pour se confier. À ce jour, plusieurs centaines de coiffeuses ont été formées dans le Grand Lomé pour détecter les signes de détresse psychologique et orienter leurs clientes vers des structures de soutien.
“L’idée était de pouvoir apporter de manière simple les outils que les psys ont souvent employés, On s’est donc dit qu’on mettrait E-RO-CO pour faire simplement écouter sans juger, rassurer, observer, calmer et puis orienter à la fin du processus.”
Dr Christian EYOUM, Psychologue et Formateur Heal By Hair – Cameroun
Au grand marché de Lomé, la Fondation et ses coiffeuses ambassadrices ont organisé une flash mob. Danse et musique pour rappeler : la santé mentale est aussi une question de santé publique.
“la santé mentale c’est la santé et que c’est important de ramener ce message au coeur des espaces où les personnes vivent, où elles travaillent”
Marie Alix de Putter, Présidente de Bluemind Fondation – Cameroun
Entre beauté et écoute, ces salons deviennent peu à peu des points d’entrée pour un débat longtemps ignoré : celui du bien-être mental au féminin.



