Phénomène récurrent dans la société, le mariage forcé et ses corollaires font de nombreuses victimes malgré les lois en vigueur dans certains pays. En vue de contribuer au respect des droits humains notamment ceux des femmes, des artistes comédiennes ont créé le spectacle “Soeurs d’ange” inspiré du livre du dramaturge Marie José Afi Gbégbi. Présentée au public à l’Institut français de Cotonou, la capitale économique du Bénin, cette pièce vise à susciter des actions et une plus grande prise de conscience pour l’émancipaction réelle de la femme dans la société.
Des artistes comédiennes ravivent le texte dramatique intitulé “Soeurs d’ange” du dramaturge Marie-José Afi Gbégbi, autrice de poèmes, de nouvelles et de scénarios à Cotonou, la capitale économique du Bénin. Ce spetacle est mis en scène par Mariame Darra et est interprété par trois comédiennes dans les rôles de coépouses opprimées. Il s’agit d’une histoire d’environ 15 années de vie conjugale précoce vécue par ces trois jeunes femmes âgées de 20 à 30 ans. Elles choisissent d’exprimer leur ras le bol au cimetière, sur la tombe de leur défunt mari dénommée Monsieur Le. Dans la nuit , de minuit jusqu’à l’aube, elles boivent, chantent, dansent, profitant de loisirs qui leurs étaient interdits du vivant de leur mari et s’interrogent afin d’espérer un lendemain meilleur.
“Le texte parle de femmes qui se battent pour leur émancipation, le texte parle de personnes en situation d’oppression qui essayent d’en sortir et d’avoir leur liberté. La metteur en scène a essayé d’être fidèle au texte mais il y a quand même beaucoup d’apport, beaucoup de nouveautés qui susciteront de continuer l’écriture”
Marie–José Afi Gbégbi, Autrice – Togo
La pièce de théâtre “Soeurs d’ange” aborde aussi la problématique du mariage forcé. Les trois jeunes coépouses n’existent que pour Monsieur Le, leur mari, car l’enfance de ces dames a été volée. Dans la pièce, Monsieur Le succombe d’un malaise pour défaut de non assistance de ses femmes. A travers un décor et une atmophère glauque au cimetière, elles brisent la barrière afin d’essayer d’enterrer cette vie néfaste dans laquelle elles ont vécu. La metteuse en scène et les comédiennes ont donné vie à l’espace scénique du dramaturge.
“Notre devoir en tant qu’artiste est de rappeler à la communauté que le droit des femmes est en chute libre et il ne revient pas seulement aux femmes de se battre pour le droit des femmes, c’est aussi la responsabilité des hommes parce que ce n’est qu’ensemble que nous pouvons porter les choses et pour qu’on les portent très bien, il faut qu’on s’entraide c’est ensemble que nous allons fermer le trou de cette jarre là ce n’est pas l’apanage des hommes. C’est l’apanage de l’humain et l’humain c’est la femme et l’homme.”
MARIAME DARRA, Metteuse en scène – Bénin
La metteuse en scène Mariame Darra et son équipe prévoient, pour le premier trimestre de l’année 2023, quatre dates dans le cadre d’une mini tournée pour révéler la création “Soeur d’ange” au public dans les grandes villes du pays; en février puis en mars 2023 à Lomé au Togo. Ils ambitionnent de jouer cette représentation dans les lycées et collèges, et les espaces d’écoute afin de toucher plusieurs publics.