A Washington, en marge des assemblées annuelles de la Banque Mondiale et du FMI. La Banque africaine d’import export (Afreximbank) a organisé l’édition 2024 de la soirée Babacar Ndiaye Lecture autour du thème « La ZLECAf peut-elle résoudre le dilemme du changement climatique ? Un échange avec l’ancien Vice-président Nigérian, le Prof. Yemi Osinbajo, qui a donné sa vision pour un développement des Etats et du continent à travers une croissance verte, créatrice de richesses.
Libérer le potentiel du continent africain à travers une industrialisation verte, est l’une des approches pour le développement des économies africaines tout en maîtrisant les enjeux de la question climatique. Mais pour cela, le continent doit créer une nouvelle voie, pour réduire son empreinte environnementale tout en profitant de ses ressources naturelles pour créer plus de richesse. A travers l’implémentation de la Zone de libre échange continentale africaine, l’adoption de politiques climatiques et de mesures fortes pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 25 % tout en augmentant le commerce intra-africain de 31 à 34 % contre 14,9 % en 2023.
“La ZLECAf va créer une possibilité pour le secteur manufacturier de développer les services. Pour que cet accord soit mis en œuvre, on a besoin que 42% des Etats adoptent des lois pour notamment interdire l’exportation des produits miniers.”
Yemi Osinbajo, Ancien vice-président de la République – Nigéria
Transformer localement les ressources minières, à travers des énergies plus propres permettrait d’augmenter la consommation d’énergies renouvelables en Afrique de 5 à 12 % en 2045. Cela permettrait aussi de favoriser le commerce intra-africain et de réduire le transport de marchandises sur de très longues distances. D’après les statistiques de l’OCDE, les transports représentent 23% des émissions mondiales de carbone.
“Avec Le Commerce Intra-Africain et les distances d’échanges réduites, on crée beaucoup moins d’émissions. En commerçant entre nous, nous apportons une contribution très importante aux enjeux climatiques. C’est un solution durable et qui rend l’Afrique moins susceptible aux chocs économiques mondiaux. La plupart des crises économiques mondiales ne sont jamais créées en Afrique, elles proviennent des pays développés et cela nous affecte à cause de notre taux d’échanges avec ces pays. Plus de Commerce Intra-Africain créera un tampon de protection pour nous permettre de nous développer plus rapidement, sans impacter le climat et nous protéger des crises économiques.”
Yemi KALE, Économiste en chef à Afreximbank – NIGERIA
La situation climatique reste un enjeu mondial, mais il convient aux pays du continent de s’adapter et de trouver des solutions pérennes sans entraver le développement et la création de richesses, l’Afrique ne comptant que pour moins de 10% des émissions mondiales de carbone responsables des changements climatiques. Une bonne implémentation des protocoles de la ZLECAf permettrait de satisfaire ces deux objectifs à moyen terme.
