À Lomé, les rideaux se sont refermés sur la deuxième édition du Lomé Peace and Security Forum, mais l’écho de ses débats continue de résonner sur le continent. La Déclaration finale, adoptée au terme des travaux, s’impose comme un texte de référence à la fois lucide et prospectif sur la manière dont l’Afrique entend affronter les menaces d’un monde en mutation.
Face à la montée des crises terrorisme, instabilité politique, conflits identitaires, cybermenaces ou effets du changement climatique le Forum n’a pas cherché à embellir la réalité. Les participants ont dressé un diagnostic sans détour : un continent sous tension, mais porteur d’un potentiel exceptionnel de résilience et d’innovation. Le texte final ancre les engagements du Forum dans la Charte des Nations unies, l’Acte constitutif de l’Union africaine et les instruments régionaux existants. Il plaide pour une recalibration du système multilatéral, afin de l’adapter aux réalités africaines.
Les recommandations issues de ce forum sont un appel à l’action concertée. Nous avons besoin d’agir maintenant. Elles nous invitent à revitaliser nos mécanismes de coopération régionale et continentale, à investir dans le capital humain et à renforcer nos efforts sur la prévention et la résilience.
ROBERT DUSSEY, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Togolais de l’extérieur – Togo
La Déclaration de Lomé 2025 prône une approche intégrée et souveraine de la paix. Les États africains sont invités à bâtir une autonomie stratégique fondée sur quatre piliers : un financement endogène de la sécurité, le développement d’une industrie africaine de la défense, la maîtrise des technologies émergentes, et la coordination des actions sous l’égide de l’Union africaine.
Nous pensons que ce forum est un cadre irremplaçable pour poursuivre la quête de paix sur le continent. Il porte un message d’ouverture, mais aussi d’affirmation de notre souveraineté. Il s’agit pour nous de prendre en charge notre sécurité tout en restant ouverts à des partenariats respectueux de nos choix stratégiques et des intérêts vitaux de nos populations.
ABDOULAYE DIOP, Ministre des Affaires étrangères – Mali
Lomé Peace and Security Forum recommande également la création d’un Fonds pour la Jeunesse africaine, ainsi que la mise en œuvre effective de la Charte africaine de la jeunesse et du programme Jeunesse, Paix et Sécurité.
Plus largement, il appelle à réparer les injustices historiques et à réhabiliter la transmission intergénérationnelle, perçue comme la clé d’une paix durable. La troisième édition du Lomé Peace and Security Forum est prévue à Lomé en 2027.



