La production alimentaire de l’Afrique suit difficilement la croissance de sa population. Bien que possédant une grande abondance de terres non cultivées, avec plus de 65% du total mondial, le continent affiche une grande dépendance à l’égard des importations de denrées alimentaires pour satisfaire les besoins de la consommation locale.
Depuis 2019, la Banque africaine de développement (BAD) estime que les conditions météorologiques extrêmes, les conflits et la pandémie de Covid-19 ont plongé près de 50 millions de personnes supplémentaires dans une insécurité alimentaire aiguë à travers l’Afrique subsaharienne. Les pays africains sont également affectés par les chocs mondiaux qui ébranlent les systèmes alimentaires, notamment la volatilité des marchés des produits de base, les augmentations des prix de l’énergie et des engrais, les perturbations du commerce et les événements en cours en Ukraine. Ainsi, la Banque mondiale évalue à38,7 milliards de dollars le déficit commercial agricole net en 2022.
Nous sommes certes ici pour discuter de différents sujets de santé mais il ne faut pas oublier que l’alimentaire est un facteur déterminant de la santé. L’objectif de cette conférence est de trouver et de partager des solutions, notamment des techniques, avec les pays africains, afin d’établir la sécurité alimentaire.
Mohamed Sadiki , Ministre de l’Agriculture Maroc
Malgré ce contexte difficile, le renforcement des systèmes agricoles dans la région a permis non seulement de lutter contre l’insécurité alimentaire mais aussi de créer davantage d’emplois, de favoriser le commerce et de renforcer la résilience. La deuxième édition du débat africain sur la réduction des risques sanitaires organisée à Marrakech au Maroc, a été le lieu de convoquer les experts pour identifier les moyens de parvenir à une gestion plus durable de l’agriculture.
La santé est le fondement des politiques publiques, et pour préserver ce fondement, il faut réduire les risques sanitaires, et ne pas attendre qu’ils se produisent, ce que nous espérons en formulant des recommandations dans le cadre de ce débat africain.
Khalid Ait Taleb, Ministre de la Santé Maroc
Reconnaissant que l’impact du changement climatique, la BAD a pris des mesures d’adaptation et d’atténuation de ses effets sous forme de projets, de programmes et d’initiatives spécifiques. Par exemple, le Projet de gestion participative des forêts au Burkina Faso a soutenu l’installation de 10 plateformes pour le développement de produits en 2022.