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Afrique – Céréales : le non-renouvellement de l’accord russo-ukrainien fait craindre une hausse de l’inflation

L’accord trouvé le 22 juillet, entre l’Organisation des Nations unies, la Turquie, la Russie et l’Ukraine, pour la reprise des exportations de céréales depuis les ports ukrainiens, arrive à échéance le 19 novembre 2022. Les récents développements du conflit russo-ukrainien font peser des menaces au renouvellement de cet accord. Vendredi, l’ONU a jugé nécessaire de reconduire cette entente pour la sécurité alimentaire mondiale. Le non-renouvellement de cet accord pourrait aggraver la flambée des prix des aliments de base en Afrique et créer la famine dans certaines parties du monde.

Accusant l’Ukraine d’avoir attaqué ses navires, la Russie a annoncé, samedi 29 octobre, la suspension de l’accord d’exportation des céréales via les ports ukrainiens. Pour l’Organisation des Nations unies, cette mesure, couplée à un éventuel refus de renouveler l’accord à l’échéance le 19 novembre, entraînerait des risques pour la sécurité alimentaire mondiale. L’Organisation des Nations unies se dit inquiète. 

“Le Secrétaire général est profondément préoccupé par la situation actuelle concernant l’Initiative céréalière de la mer Noire. Le Secrétaire général continue d’entretenir d’intenses contacts visant à mettre fin à la suspension par la Russie de sa participation à l’Initiative céréalière de la mer Noire. Le même engagement vise également le renouvellement et la mise en œuvre intégrale de l’initiative visant à faciliter les exportations de denrées alimentaires et d’engrais d’Ukraine, ainsi que la suppression des obstacles restants aux exportations de denrées alimentaires et d’engrais russes.”

Stéphane Dujarric, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONUFrance

Selon les données du Centre de coordination conjointe, structure mise en oeuvre pour piloter l’Initiative céréalière de la mer Noire, depuis le 22 juillet, environ un tiers des exportations de céréales lancées depuis les ports de la mer Noire sont allées à des pays à revenu faible et moyen, dont l’Egypte, le Kenya, le Soudan, la Somalie, Djibouti, la Tunisie. L’ONU estime que la reprise des exportations a contribué à la baisse du prix du blé et d’autres produits de base, empêchant 100 millions de personnes de tomber dans l’extrême pauvreté. Pour l’Ukraine, la suspension des exportations de céréales entraînerait des conséquences dans diverses régions du globe, dont l’Afrique. 

“Nous travaillons chaque jour pour protéger notre initiative d’exportation de céréales. Il est évident que la Russie a l’intention d’exacerber à nouveau la crise alimentaire mondiale, de faire renaître la menace d’une famine à grande échelle.”

“Et ce n’est pas seulement un problème commercial, c’est une détérioration de l’accès aux aliments pour des millions de personnes et la menace d’une augmentation encore plus importante des prix des produits essentiels sur différents continents, tant en Afrique qu’en Asie et en Europe.”

Volodymyr Zelensky, Président de la RépubliqueUkraine

Le non renouvellement de l’initiative céréalière de la mer Noire créerait un contexte mondial d’incertitude, favorisant la spéculation et la thésaurisation, facteurs d’une hausse des prix des produits de base. L’ONU y voit également un risque de famine, certaines des cargaisons expédiées via les ports ukrainiens étant destinées au Programme alimentaire mondial pour l’aide alimentaire d’urgence à destination de pays de la Corne de l’Afrique et du Yémen. En Ethiopie par exemple, près de 10 millions de personnes sont officiellement confrontées à l’insécurité alimentaire dans les zones touchées par la sécheresse. 

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