Du 5 au 9 mai 2025, Cotonou se transforme en laboratoire panafricain d’idées. La Place de l’Amazone se mue en agora scientifique. Le FARI 2025, deuxième édition du Forum Africain de la Recherche et de l’Innovation, y déploie ses ambitions. Co-organisé par le gouvernement béninois et la Commission de la CEDEAO, cet événement prend un relief particulier : il coïncide avec le cinquantenaire de l’organisation sous-régionale.
Face à l’essoufflement des modèles classiques de développement, une nouvelle génération prend le relais, moins tournée vers les promesses de l’aide extérieure que vers la puissance de ses propres idées. C’est cette jeunesse africaine, à la fois inventive et déterminée, que le Forum africain sur la recherche et l’innovation (FARI) met sur le devant de la scène à Cotonou, autour du thème : « Jeunesse africaine, innovation et entrepreneuriat : bâtir un avenir durable ». Trois lignes de force ont marqué la conférence inaugurale : l’Afrique déborde de potentiels inexploités ; sa jeunesse en est le plus grand atout ; et la dépendance à l’égard de financements extérieurs touche à ses limites.
“ Ce continent n’est pas absent à l’innovation. C’est vraiment le continent de l’innovation. Deuxième chose qui est nouvelle dans ce continent et le continent d’une croissance économique accélérée. Ça, c’est assez nouveau. Troisième chose dans un domaine où l’Afrique n’a aucune responsabilité et qui est le changement climatique, mais qui structure énormément nos vies, nous sommes le seul continent neuf zéro.”
Lionel Zinsou, Ancien Premier ministre – Bénin
Au-delà d’un événement formel, le FARI se veut un espace de travail où des idées concrètes prennent forme, accueillant les jeunes entrepreneurs, les chercheurs orientés vers l’action et les institutions en quête de réponses locales.
“ Il y a aussi des formations que nous allons offrir. Le leadership, c’est cela animé par des hommes pas forcément spécialistes de la recherche, mais qui sont des leaders de la réussite de la jeunesse. On parle de Asalfo , on parle de Adebayor qui a accepté de venir partager les expériences.”
Roland KOUAKOU, Directeur Éducation Science et Culture de la CEDEAO – Côte d’Ivoire
D’après la BAD, 10 à 12 millions de jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail pour seulement trois millions d’emplois formels créés. Face aux capacités limitées du marché du travail pour absorber cette main d’œuvre, les experts et institutions comme la Commission de la Cedeao appellent à mettre en place des stratégies pouvant permettre aux jeunes de créer leurs emplois afin de transformer positivement la société et l’économie. Selon les statistiques des Nations Unies, l’Afrique est le continent le plus jeune du monde avec près de 60% de la population ayant moins de 25 ans. En Afrique de l’Ouest, les jeunes dont l’âge varie entre 15 et 44 ans représentaient près des deux tiers de la population.