Afrique : les défis du prochain président de la Banque Africaine de Développement (BAD)

En 2025, alors que l’économie mondiale ralentit, l’Afrique se démarque par sa résilience, portée par l’innovation et les infrastructures. En dépit des chocs extérieurs, la croissance du continent africain devrait s’élever à 3,9% en 2025 et 4% en 2026, selon le rapport sur les perspectives économiques de la Banque Africaine de Développement. Dans le détail, l’Afrique de l’Est devrait être le moteur du continent avec une croissance de 5,9%. L’économie de l’Afrique de l’Ouest devrait quant à elle progresser de 4,3% chaque année, devant l’Afrique du Nord,  l’Afrique centrale et australe.

Malgré les incertitudes géopolitiques croissantes et les tensions commerciales, l’Afrique a le potentiel de mobiliser 1,43 milliards de dollars supplémentaires en ressources intérieures provenant de sources de recettes fiscales et non fiscales, et de réduire les fuites. C’est ce qui ressort du rapport de la Banque africaine de développement sur les perspectives économiques en Afrique 2025, intitulé « Mieux œuvrer le capital de l’Afrique pour le développement de l’Afrique ».  L’Afrique de l’Est est en tête avec une croissance prévue de 5,9 % en 2025-2026, tirée par la résilience de l’Éthiopie, du Rwanda et de la Tanzanie. L’Afrique de l’Ouest maintient elle une solide croissance de 4,3 %, tirée par la mise en service de nouvelles productions de pétrole et de gaz au Sénégal et au Niger. L’Afrique du Nord devrait enregistrer une croissance de 3,6 % en 2025. En Afrique centrale par contre, la croissance devrait ralentir à 3,2 % et celle de l’Afrique australe à 2,2 %.

«Dans son rapport annuel publié par la Banque africaine de développement, les perspectives de croissance des économies du continent africain demeurent positives pour les années 2025 et 2026. Une analyse qui met en évidence les avantages tirés par la mise en place des politiques macroéconomiques efficaces au niveau des Etats et la mobilisation proactive des acteurs multilatéraux en charge de la promotion du développement économique sur le continent.»

Jean Bosco Ngend, Analyste financier spécialiste des marchés de capitauxCameroun

Sur les questions de bonne gouvernance économique, le rapport souligne que les sorties massives de capitaux compromettent le développement du continent. Ainsi, par rapport aux 190 milliards de dollars d’afflux financiers reçus en 2022, l’Afrique a perdu environ 587 milliards de dollars en raison de fuites financières. Sur ce total, environ 90 milliards de dollars ont été perdus à cause des flux financiers illicites. Un des défis que le futur président de la BAD devra relever.

«Le premier défi majeur auquel sera confronté le successeur de Akinwumi Adesina c’est là le renforcement de la résilience des économies africaines dans un contexte géopolitique mondial tendu, à travers la diversification économique et l’intégration des chaînes d’approvisionnement à forte valeur ajoutée. Pour cela, la Banque africaine de développement devra jouer un rôle un peu plus important dans le renforcement du commerce intra africain et la promotion des investissements dans des secteurs stratégiques comme les transports, l’énergie, l’agriculture et la recherche.»

Jean Bosco Ngend, Analyste financier spécialiste des marchés de capitauxCameroun

Cinq candidats sont en lice pour remplacer Akinwumi Adesina : les anciens ministres de l’Economie du Sénégal, Amadou Hott, et de Mauritanie, Sidi Ould Tah, l’économiste zambien, Samuel Maimbo, la Sud-Africaine, Bajabulile Swazi Tshabalala, qui a été vice-présidente de l’institution et l’ancien gouverneur de la Banque des Etats d’Afrique centrale, le Tchadien Abbas Mahamat Tolli. Le futur président devra notamment s’intéresser à l’accroissement des financements de l’institution dans un contexte qui coïncide avec l’arrêt de l’aide publique américaine tout en conservant son rating AAA.

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