La gestion des épaves constitue l’un des enjeux de la rentabilité des flottes maritimes. Le sujet était au centre des travaux de la réunion des comités techniques de l’AGPAOC, l’association de Gestion des Ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre, tenue à Kribi du 19 au 21 juin 2024. Les épaves et autres déchets marins, responsables de pertes pour les économies nationales, ont un impact environnemental négatif.
Les épaves peuvent constituer un danger tant pour l’environnement que pour la sécurité des flottes maritimes; constat partagé par les experts du comité sureté maritime, protection de l’environnement et exploitation de l’Association de Gestion des Ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre (AGPAOC) réunis dans la ville balnéaire de Kribi au Cameroun du 19 au 21 juin 2024. La question est actuelle, à l’heure où les impératifs en matière de protection de l’environnement et du climat se posent pour les Etats.
“Les épaves constituent un risque pour l’ensemble de nos ports en termes de sécurité maritime, parce que en fonction de la position de ces épaves là, il peuvent constituer un risque pour les navires. C’est aussi les risques de pollution qui peuvent survenir au vu des déchets que contiennent ces épaves là en termes d’hydrocarbures et autres déchets toxiques et tous ces produits là constituent un risque en termes de sécurité pour les intervenants au niveau du port et également les risques de pollution.”
Bineta Dial, Président du comité sûreté maritime, protection de l’environnement (AGPAOC) – Sénégal
Les épaves sont de véritables obstacles au bon fonctionnement des ports. En 2018, environ 80 navires ont été recensés, menaçant l’espace portuaire de Douala mais aussi l’environnement notamment à cause des hydrocarbures qu’ils contenaient, de la rouille produite, véritable danger pour l’écosystème marin. Le débarras avait coûté au port un peu plus de 4,5 milliards de Francs CFA et près 8 mois de fonctionnement au ralenti. La gestion des épaves est ainsi impérative pour un meilleur rendement de l’activité portuaire.
“Dans les ports on met les dispositions de telle sorte que, quand un bateau arrive, qu’il fasse son escale normalement et qu’il sorte. Parce que pour les armateurs, faire son escale dans les délais requis, c’est un gain financier et de temps. Il y a eu des cas d’accident, des cas de retardement d’escales à cause de ces épaves. Voilà pourquoi la gestion des épaves est très importante pour les armateurs autant que pour les ports.”
Obambi Silvère, Chef de département contrôle et facturation au port de Pointe-Noire – Congo
Trouver des solutions en faveur du renforcement de la sécurité des personnes et des biens dans l’espace maritime tout en protégeant l’écosystème marin, c’est l’objectif des réflexions que mène le comité sécurité maritime et environnement de l’AGPAOC. Les travaux devraient déboucher sur la proposition de nouvelles pratiques en matière de gestion des déchets marins.
