Comment s’assurer que 30% de la surface terrestre de la planète soit conservé d’ici 2030 ? En Afrique, à part l’augmentation du financement, l’une des solutions est d’impliquer les jeunes, les femmes et les peuples indigènes dans l’action climatique. À Kigali, lors du premier congrès africain des aires protégées, notre correspondant a parlé aux jeunes participants ainsi qu’aux membres des communautés indigènes pour partager leurs points de vue sur leur implication dans la protection de l’environnement.
Paul Kaluki est un jeune kényan, défenseur de l’environnement qui se bat pour promouvoir un engagement significatif des jeunes en faveur de l’action climatique. On le voit ici à Kigali au Rwanda parler de la contribution des jeunes et des communautés indigènes dans la protection de l’environnement. C’était lors du Congrès africain sur les aires protégées, qui s’est tenu au Rwanda du 18 au 23 juillet 2022.
“Franchement, je trouve que les communautés se battent comme elles peuvent pour l’action climatique, mais je crains que ça ne soit pas suffisant. Il faut s’assurer que les gouvernements puissent suivre, que la société civile s’active et rapidement et qu’on puisse tous travailler avec les communautés qui ont longtemps fait ce boulot seules, afin de protéger et d’accroître non pas notre ambition, mais nos actions pour la conservation de la nature. Les gens doivent savoir que la nature est un être vivant comme nous et nous lui devons donc de la dignité et protection pour la postérité.”
Paul Kaluki Mutuku, directeur Régional pour l’Afrique/Youth4Nature
Pour Kaluki et plusieurs experts, il n’y a pas de solutions pour eux sans eux. Il s’agit ici des jeunes, des femmes et des communautés indigènes. Et ce fut en tout cas le point fort de ce premier congrès en Afrique ; la participation de plusieurs représentants de ces groupes privilégiés pour l’action climatique.
“Je trouve que c’est exceptionnel d’impliquer les femmes, car ce n’est pas le cas dans plusieurs pays africains par exemple, bien qu’il y ait plus de femmes que d’hommes. Je vis dans un pays qui est la quatrième plus grande île du monde et la première plus grande dans l’océan indien et c’est un pays qui est reconnu pour sa biodiversité exceptionnelle, donc c’est tout à fait normal pour moi de travailler dans ce secteur. Après, il faut savoir que mon pays fait face à diverses pressions en terme d’environnement ; on perd nos forêts et pour moi, c’est un combat d’essayer de sauver notre environnement.”
Vatosoa Rakotondrazafy, Coordinatrice nationale des Paysages terrestres et marins
En réponse à la double crise du changement climatique et de la perte de biodiversité, les gouvernements et les défenseurs de l’environnement ont pour objectif de placer 30% (ou plus) de la surface terrestre de la planète sous conservation officielle d’ici 2030. Pour y parvenir, plusieurs mesures doivent être garanties comme un financement accru, directement destiné aux peuples autochtones et aux communautés locales, notamment en Afrique.