Le livre, un domaine très convoité en Afrique. Avec des productions de plus en plus élaborées, des distinctions et autres reconnaissances mondiales, l’industrie du livre africaine tend vers un boom exponentiel. À l’occasion de la journée mondiale du livre célébrée le 23 avril 2022 au Cameroun, les politiques se sont investis pour comprendre l’impact des prix littéraires sur l’industrie du livre africain.
Au menu de la célébration de la journée mondiale du livre, la problématique de la promotion et du développement de l’industrie du livre avec en toile de fond l’impact des prix et autres distinctions sur l’émancipation de la filière sur le continent africain. Au Cameroun, les acteurs se sont réunis pour débattre des obstacles et autres facteurs qui freinent le développement du livre. Deux coupables. Les habitudes, mais davantage les prix pratiqués sur le marché en comparaison avec le pouvoir d’achat de la population.
« L’accès au livre est difficile parce que son coût est élevé. Le deuxième frein, c’est qu’il y a insuffisance de bibliothèques publiques qui permettent de démocratiser l’accès à la lecture. Il faut le savoir, pour construire une économie du livre, il faut déjà avoir un public consommateur averti. »
Edmond Mballa Elanga, Directeur du livre et de la lecture au ministère de l’art et de la Culture
Une industrie qui tend vers un boom exponentiel ces derniers temps, rythmé par la qualité et l’excellence, avec des auteurs de plus en plus jeunes, mais surtout avec des productions qui séduisent davantage de lecteurs et dont la reconnaissance mondiale leur est attribuée à travers des distinctions comme le Prix Goncourt des Lycées 2020 décerné à Djaïli Amadou Amal pour son livre “Les Impatientes”. Des distinctions qui affectent toute la chaîne de production de l’auteur au vendeur en passant par le lecteur avec une ambition affichée, lire pour ne, plus jamais, se sentir faible.
« Ça a un impact majeur, il n’y a qu’à voir avec le livre de Djaïli Amadou Amal, les impatientes. Les ventes vont au-delà de 400.000 exemplaires, ce qui est énorme. Imaginons que les 400.000 exemplaires étaient vendus au Cameroun, les libraires, les éditeurs, les imprimeurs, les vendeurs et l’auteur elle-même se retrouveraient avec beaucoup d’argent; c’est la preuve qu’il y a un véritable impact économique. Mais au-delà, il y a aussi un côté idéologique et psychologique. Ça montre aux autres auteurs vivant sur le continent qu’effectivement, c’est possible, il faut rêver, il faut faire grand. »
Matchadjé yogolipaga, Directeur des éditions Lippopo
Les livres d’aujourd’hui en Afrique, mieux qu’hier avec leurs couvertures brillantes et leurs pages crémeuses, se veulent être un véritable vecteur de développement dans une Afrique de plus en plus curieuse et en constante remise en question. La journée mondiale qui célèbre cet outil nécessaire au progrès a été créée par l’UNESCO en 1995.
