La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) va tenir un Sommet extraordinaire sur le Zimbabwe. Au Zimbabwe, une crise post-électorale marquée par le rejet populaire de la réélection du président Emmerson Mnangagwa pour un second mandat avec 52,6% des voix perdure, deux mois après le vote. Les populations ne croient pas en la capacité du régime Mnangagwa de redresser l’économie du pays, malgré un taux de croissance de 6% en 2023.
La Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a rejeté les résultats de l’élection présidentielle du 23 août 2023 au Zimbabwe. La mission d’observation électorale de la SADC a affirmé que le scrutin ne répondait pas aux normes fixées dans la Constitution du Zimbabwe ainsi qu’aux principes démocratiques régionaux. Depuis, la victoire du président Emmerson Mnangagwa pour un second mandat avec 52,6 % des suffrages exprimés, a mené le pays dans l’impasse. Préoccupée, la SADC a décidé de mettre la situation politique au Zimbabwe au menu des débats d’un Sommet extraordinaire qui s’ouvre le 25 octobre 2023.
Habituellement aux côtés du Zimbabwe lors des élections présidentielles depuis plusieurs années, la SADC, en tant que communauté économique de la sous-région Afrique australe, a intérêt à ce que la paix et la stabilité demeurent dans cette région du continent; des données sans lesquelles il ne pourrait y avoir de développement ni de prospérité des pays, et donc, l’épanouissement de leurs populations.
Julio Assomo, Analyste politique – Cameroun
Le 27 septembre 2023, l’organe de la Troïka de la SADC a annoncé la tenue d’un Sommet extraordinaire sur le Zimbabwe, en réponse notamment à l’appel de plus de 60000 pétitionnaires zimbabwéens. Avec une monnaie qui a perdu 80% de sa valeur en 2023, un taux d’inflation en perpétuelle croissance et un taux de chômage évalué à 30%, l’économie était un enjeu majeur des élections. Même si le président Mnangagwa se félicite d’une croissance de 6%, les populations ne croient pas en l’émergence sous son régime.
L’élection présidentielle et législative au Zimbabwe est un scrutin qui s’est déroulé dans un climat de répression, entaché d’irrégularités et d’arrestations arbitraires. En se référant à la SADC, il faut voir un appel des populations à se dresser contre le président élu et de se montrer ferme en annulant le processus ou en exerçant des pressions pour reprendre le scrutin.
Flavien Mbabi, Analyste politique – Cameroun
L’organisation communautaire d’Afrique australe craint une polarisation de la crise zimbabwéenne. En raison des crises politiques successives au Zimbabwe, 4 millions de citoyens ont immigré en Afrique du Sud. Une immigration devenue un enjeu électoral primordial pour le scrutin présidentiel en 2024, a déclaré le président sud africain Cyril Ramaphosa. Une médiation de la SADC après la crise post-électorale de 2007, a conduit à à la formation d’un gouvernement d’unité nationale en 2009 entre l’ancien président Robert Mugabe et son rival Morgan Tsvangirai.