Au Tchad, l’arrivée massive des réfugiés soudanais suite au conflit entre deux généraux rivaux accentue la pression démographique pour les communautés hôtes qui font déjà face à une crise alimentaire. En dépit des appels incessants du gouvernement tchadien à l’endroit de la communauté internationale, les aides humanitaires au profit de 523.000 nouveau réfugiés soudanais se font de plus en plus rares. Pour les organisations humanitaires, il faut commencer à planifier des programmes de développement à long terme pour appuyer les communautés locales et les réfugiés.
Au Tchad, les réfugiés soudanais continuent d’affluer à l’Est du pays et constituent une pression démographique énorme pour les populations locales. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, on dénombre plus de 523.000 nouveaux réfugiés en décembre 2023. Alors que les aides humanitaires se font de plus en plus rares, cette situation accentue la crise alimentaire, la pénurie de médicament et l’accès à l’eau potable des populations autochtones des régions frontalières avec le Soudan.
« Dès le premier jour de conflit à Khartoum, les prix des denrées alimentaires tels que du sucre, de la farine, de l’huile et autres sur nos marchés ont augmenté de plus de 40%. Aujourd’hui, nous sommes à environ 70% de l’augmentation des prix sur les marchés. Une situation qui fait que la population hôte souffre aussi énormément de cette crise soudanaise. »
ALI MAHAMAT SEBEY, Préfet du département d’Assoungha – Tchad
Le Gouvernement tchadien ne cesse d’appeler à la solidarité de la communauté internationale pour répondre aux besoins humanitaires et sanitaires, mais n’a reçu que de timides réponses. Pour les organisations humanitaires, il faut commencer à planifier des programmes de développement à long terme pour appuyer les communautés locales et les réfugiés.
« Pour l’instant, la répartition des ressources humanitaires se fait par les urgences qui se font sentir sur le terrain. Mais l’aide humanitaire n’est pas une solution durable, elle est une aide d’urgence. A long terme, il faudra le remplacer par une aide au développement. Mais les donateurs aujourd’hui se concentrent sur l’urgence sur le terrain mais il faudrait déjà commencer à penser à long terme. »
JANEZ LENARCIC, Commissaire de l’Union européenne – Slovénie
En cette période plus fraîche, les provisions alimentaires commencent à se faire rares pour les réfugiés et les communautés hôtes, d’autant que bientôt, certaines localités seront inaccessibles à cause de la saison des pluies. Les réfugiés sont également confrontés à une insuffisance de bâches pour la construction des toits provisoires et de couvertures pour les couches vulnérables, faute d’appui des partenaires.