À six mois de la présidentielle de 2026, le Bénin a franchi une étape déterminante en adoptant une révision constitutionnelle majeure. Validé par une large majorité, le texte crée un Sénat et allonge les mandats présidentiel et législatifs à sept ans, tout en maintenant la limite de deux mandats. Une réforme qui ouvre une nouvelle phase politique dans un contexte électoral déjà très attentif
À six mois de la présidentielle d’avril 2026, le Bénin a franchi une étape politique majeure avec l’adoption d’une révision constitutionnelle approuvée à une large majorité : 90 voix pour, 19 contre. Le texte introduit deux changements de fond, la création d’un Sénat et l’allongement des mandats présidentiel et législatifs de cinq à sept ans dès les prochaines élections, tout en maintenant la limite de deux mandats dans une vie, afin d’éviter toute suspicion de dérive institutionnelle.
Une modification constitutionnelle qui intervient au tout début d’un mandat. Généralement, c’est le résultat d’un projet de société mûri et pensé par un parti politique qui les met en place une fois au pouvoir pour dynamiser la gestion de la chose publique. Mais lorsque cette modification constitutionnelle intervient vers la fin d’un mandat, généralement c’est une mesure électoraliste qui a pour objectif d’assurer les arrières du pouvoir sortant et de lui garantir un avenir sous un ossature constitutionnelle bien déterminée par rapport aux objectifs que ce parti s’est fixé.
Kerwin Mayizo, Analyste Politique
Sur le terrain politique, cette réforme intervient alors que les lignes se dessinent pour l’échéance électorale à venir. Romuald Wadagni, actuel ministre des Finances et dauphin désigné de Patrice Talon, affrontera Paul Hounkpé des FCBE. En revanche, la candidature de Renaud Agbodjo, présentée par Les Démocrates de Thomas Boni Yayi, a été rejetée faute de parrainages, réduisant le paysage politique à deux principaux prétendants.
Ce budget commun pour mettre en place un Sénat est compensé par le fait que l’allongement de deux ans d’un mandat est une économie. Vu le budget que réclament les élections en Afrique. Deux ans de plus pour tous les mandats électifs, c’est deux ans d’économies budgétaires par rapport à l’organisation des élections, et cela par compensation peut expliquer ou peu justifier les montants que l’on met en place pour la création d’un Sénat.
Kerwin Mayizo, Analyste Politique
Le passage au septennat pour le président et les députés suscite désormais de vifs débats au sein de la population, qui s’interroge sur les effets concrets de cette réforme sur la gouvernance. Avant d’entrer en vigueur, le texte doit encore passer l’examen de la Cour constitutionnelle, ultime étape avant sa promulgation, alors qu’une nouvelle phase politique s’ouvre pour le pays.



