Le capitaine Ibrahim Traoré, qui a pris le pouvoir il y a deux semaines lors d’un putsch, a été désigné par des assises nationales, vendredi 14 octobre 2022, président de transition, en attendant l’élection présidentielle prévue en juillet 2024. Les travaux des assises nationales ont rassemblé 300 représentants de l’armée et de la police, des organisations coutumières et religieuses, de la société civile, des syndicats, des partis politiques et des déplacés internes victimes des attaques djihadistes qui frappent le Burkina Faso depuis 2015.
Après son coupe de force, le capitaine Ibrahima Traoré avait d’emblée assuré qu’il ne resterait pas longtemps, limitant son règne à la gestion des affaires courantes. L’issue des assises nationales tenue à Ouagadougou où son nom a fait l’unanimité à grand renfort de manifestants, conforte sa promesse. Le capitaine de 34 ans ne sera pas éligible pour l’ensemble des élections prévues en juillet 2024.
Le mandat du président de la transition prend fin avec l’investiture du président issu de l’élection présidentielle… Le président de la transition n’est pas éligible aux élections présidentielle, législatives et municipales qui seront organisées pour mettre fin à la transition.
Article 4 de la charte de la transition
La transition menée par Ibrahima Traoré tient compte du respect de l’engagement du Burkina Faso auprès de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. La Charte de la transition fixe à 21 mois la durée de la transition, et ce, à compter du 2 octobre 2022. Le capitaine a assuré que le pays continuerait à respecter les engagements pris sous le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba vis-à-vis de la CEDEAO, en particulier le point portant organisation des élections et un retour des civils au pouvoir au plus tard en juillet 2024.
Le chef de l’Etat voudrait que ce processus qui sera entamé à la suite de ces assises soit non seulement inclusif, mais aussi et surtout conforme aux aspirations profondes de notre peuple. Dans la perspective de garantir ine large participation des burkinabè de l’intérieur et de la diaspora, une plateforme numérique a été conçue afin d’élargir les contributions pour une mise en œuvre beaucoup plus confidentielle de la transition.
Capitaine Marcel Meda, Représentant du chef de l’Etat aux assises nationales
La charte de la transition dont Ibrahim Traoré est désormais le garant, maintient un gouvernement de vingt-cinq membres et une Assemblée législative de transition (ALT) de soixante et onze membres non rémunérés, hormis des indemnités de session. Vingt des membres de l’ALT seront désignés par le président Traoré, seize par les forces de sécurité et de défense (FDS), les autres par les régions, les partis politiques et les organisations de la société civile.