L’Assemblée législative de Transition a adopté en plénière, le 22 février 2024 à Ouagadougou, une loi portant condition d’entrée et de séjour des étrangers, des sorties des nationaux et des étrangers du territoire national. Cette mesure a pour objectif de permettre aux autorités de contrôler les flux et les identités des étrangers sur son territoire afin de lutter contre les incursions terroristes. Avec 8 564 victimes, le Burkina Faso occupe la 2e place mondiale des pays les plus touchés en 2022.
Le gouvernement burkinabè veut mettre à jour sa politique en matière de sécurisation du territoire. En effet, les textes juridiques qui encadraient les conditions de sortie et d’entrée des étrangers et des nationaux au Burkina datent de 1984. C’est à ce titre que le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité a transmis à l’Assemblée législative de Transition (ALT) pour examen et adoption, un projet de loi relatif aux conditions d’entrée et de séjour des étrangers, des sorties des nationaux et étrangers du territoire national. Le texte de loi, composé de 35 articles, a été adopté en plénière à l’unanimité par les 69 députés présents, le 22 février 2024 à l’hémicycle.
Sachez qu’en matière de document de voyage, tout ce qui est considéré comme clé de sécurité sont consignés au niveau de l’OACI donc sachez qu’une fois que vous modifiez votre passeport sans en informer les autorités compétentes, votre passeport est considéré comme falsifié.
Mahamadou Sana, Ministre délégué, chargé de la Sécurité
Selon le dernier rapport de l’indice 2023 du terrorisme mondial, le nombre de victimes d’attaques terroristes dans la région du Sahel a augmenté de plus de 2 000 % au cours des 15 dernières années. Le Burkina Faso est le 1er pays sur le continent et le 2ème pays au monde le plus touché selon l’Indice mondial du terrorisme (GTI) 2023, un rapport publié par l’Institut pour l’économie et la paix (IEP). L’attaque de Seytenga survenue le 12 juin 2022 et qui a causé la mort d’au moins 116 civils est considérée comme étant la quatrième attaque la plus meurtrière au monde en 2022.
Nous saurons efficacement mener cette lutte sans pour autant prendre des dispositions efficaces notamment juridiques pour pouvoir contrôler le flux migratoire. Ca viendra renforcer davantage le corpus juridique et faciliter les opérations sur le terrain et surtout en matière de lutte contre le terrorisme.
Mahamadou Sana, Ministre délégué, chargé de la Sécurité
L’adoption de cette loi entre en droite ligne avec la Stratégie nationale de sécurité intérieure (SNSI) 2024-2028. En effet, selon le ministère chargé de la Sécurité, le pays est devenu, à l’instar de ses voisins du Mali et du Niger, une cible majeure d’attaques des groupes armés terroristes. Ces derniers, répandus dans l’espace sahélien provoquent l’émergence d’autres défis sécuritaires internes tels que les conflits communautaires et les déplacements massifs de populations.