Le gouvernement du Burkina Faso proteste contre des déclarations de l’ambassadeur français Luc Hallade le 5 juillet 2022. Le gouvernement burkinabè lui reproche d`avoir manqué d’objectivité dans la description de la situation sécuritaire du pays et de la lutte contre le terrorisme dans le pays lors d’une audition du groupe d’amitié France – Afrique de l’Ouest. Depuis lors, une vague d’indignation a gagné le pays, des figures politiques burkinabés ayant par ailleurs réclamé son départ.
Convoqué par le ministre des Affaires Étrangères du Burkina Faso Karamoko Jean Marie Traoré, l’ambassadeur de France Luc Hallade , a exprimé ses regrets pour ses propos tenus le 5 juillet 2022 lors d’une audition du groupe d’amitié France – Afrique de l’Ouest. Des déclarations jugées inacceptables et chargées d’informations erronées et pleines de jugement de valeur sur la situation sécuritaire du pays, s’est indigné le chef de la diplomatie burkinabè. Il a annoncé qu’une note de protestation sera transmise au diplomate français
“Les diplomates vont faire plus attention à leurs propos. Vous savez que les opinions africaine et sahélienne sont à fleur de peau sur la question du terrorisme et surtout sur l’implication supposée ou non de la France dans l’amplification ou dans la recherche véritable de solutions au terrorisme dans le Sahel”
Abdoulaye TAO, Analyste politique – Burkina Faso
Le gouvernement burkinabè reproche au diplomate français d’avoir qualifié la situation sécuritaire du pays de guerre civile et d’avoir minimisé les efforts de lutte contre le terrorisme. Le Burkina Faso compte plus d’ 1,5 million de déplacés internes en raison du terrorisme. En juin 2022, le président Paul Henri Damiba a créé deux zones d’intérêt militaire au Nord et à l’Est du pays pour endiguer ce phénomène.
“Aussi, ils ont pris des mesures interdisant la circulation des motos à grands gabarits, et aussi d’autres mesures afin que les forces armées, les forces de défense et de sécurité puisse opérer et lutter efficacement contre le terrorisme”
Daouda Emile OUEDRAOGO, Coordonnateur de l’ONG Stand for Life and Liberty – Burkina Faso
Depuis la sortie de l’ambassadeur français Luc Hallade, des personnalités politiques à l’instar de Monique Yeli Kam, ancienne candidate à la présidentielle, ont réclamé son départ du pays. Le ministre des Affaires Étrangères du Burkina Faso Karamoko Jean Marie Traoré a invité le diplomate français à plus de retenue et d’objectivité, pour la préservation de la collaboration France-Burkina Faso. Depuis 1958, trois accords de défense lient les deux pays, notamment celui concernant le stationnement des forces françaises au Burkina Faso signé en 2018.