Au Cameroun, le gouvernement dit n’avoir confié à personne le rôle de médiateur ou de facilitateur dans la crise anglophone. Cet ajustement est fait 3 jours après que la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, se soit proposée comme médiateur entre le gouvernement et les séparatistes.
Alors que le 22 janvier 2023 le gouvernement canadien via la ministre des affaires étrangère canadienne avait annoncé que le pays allait jouer un rôle de facilitateur pour une résolution globale, pacifique et politique de la crise dans le nord-ouest et sud-ouest du Cameroun, le gouvernement Camerounais, via un communiqué paru le 24 janvier 2023 précise qu’il n’a confié à personne le rôle de facilitateur ou de médiateur dans ce dossier. Ce dossier selon l’exécutif Camerounais n’est confié ni à un pays tiers ni à une entité extérieure.Pour l’exécutif Camerounais, ce problème est d’abord interne et nécessite des solutions qui proviennent prioritairement des parties concernées.
Il appartient d’abord, au peuple camerounais, aux institutions et aux dirigeants […] de rechercher les voies et moyens appropriés pour la résolution des problèmes auxquels notre pays est confronté.
René Emmanuel Sadi, Ministre de la communication
Pour le gouvernement Camerounais, l’urgence sur la crises dans les zones anglophones est actuellement portée sur la mise en œuvre des recommandations du Grand dialogue politique tenu le 30 septembre 2019. Il ajoute que des efforts sont en cours pour la reconstruction des zones affectées par la crise et pour porter assistance aux populations concernées. Dans ce sens, un fond de 11,5 milliards de FCFA a été mobilisé par le gouvernement pour la reconstruction des régions anglophones dévastées par la crise sociopolitique, tout comme un comité national de désarmement, démobilisation et réintégration des ex-combattants de la crise anglophone et de Boko Haram est activé depuis novembre 2019.
Le Cameroun a toutefois dans ce communiqué exhorté les pays amis à rechercher et à traduire en justice ceux qui, à partir de l’étranger financent et encouragent la violence dans le pays. Face à cette contradiction, le ministère canadien des Affaires étrangères dit être en communication avec les autorités et maintenir sa volonté de soutenir les efforts de paix.