Le Cameroun s’est joint à la communauté internationale pour célébrer le 1er mai 2024 la fête du travail. A Yaoundé, la capitale du pays, la marche du travailleur a sanctionné la célébration alors que pour nombre de travailleurs beaucoup reste à faire en matière de travail décent. Entre augmentation de salaires et autres avantages liés à la condition de travailleurs, les petits employés cris à l’amélioration des conditions de travail
Gaëlle, 27 ans, est employée comme vendeuse de pièces et gadgets électroniques, des ordinateurs principalement dans une boutique à Yaoundé. Elle travaille 6 jours sur 7, dix heures de travail par jour soit de 7h30 à 17H30. pour un salaire mensuel de 80.000 francs CFA. Un salaire qu’elle trouve juste pour couvrir l’ensemble de ses besoins mensuels. Si comme elle, Dassi, auto employé, commerçant se sent concerné par la fête du travail ce 1er mai 2024, ils déplore tous la cherté de la vie et plaident pour de meilleures conditions de travail, notamment en matière de sécurité sociale
“De façon globale, comme tout camerounais, je voudrais qu’on améliore le salaire. On essaie juste de faire avec ce qu’on a. C’est pas peu mais c’est pas assez pour mettre tout le monde OK. “
Gaelle Zeufack, Commerçante – Cameroun
“Je me sens concerné par la fête, étant donné que je suis un travailleur. Comme vous pouvez le voir, je suis au travail. Je n’ai pas voulu dépendre d’autres entreprises privées qui ne paient déjà pas bien ; les salaires sont faibles et je préfère donc travailler à mon compte.
Dassi, Commerçant – Cameroun
Avec une deuxième augmentation des prix des hydrocarbures en février 2024 après celle de février 2023, on assiste à une flambée des coûts, une inflation généralisée. Ce qui ne facilite pas la vie chez les travailleurs du secteur informel et dans certaines structures du secteur privé. En outre, la question de l’assurance continue de se poser à côté d’autres avantages dont ne jouissent pas toujours les travailleurs. Un situation qui préoccupe les autorités locales et qui sont à l’œuvre pour de meilleures performances en matière de travail décent à travers le dialogue social, ultime moyens de résorption des défis du travailleur camerounais
“Le ministère du travail et de la sécurité sociale a accompli ces derniers mois une performance significative en matière de promotion du travail décent. Pour certains secteurs, des hausses de salaires jusqu’à 30%, des avantages revus en termes de maternité qui vont être prolongés à six mois. Nous avons œuvré à une campagne de sensibilisation et de communication pour que la main d’œuvre domestique soit non seulement sérieusement prise en considération mais que ses salaires soient revalorisés.”
Grégoire Owona, Ministre du travail et de la Sécurité sociale – Cameroun
La courbe du chômage est de plus en plus aiguë en dépit des efforts des autorités pour relever le taux de l’employabilité au Cameroun. Selon la troisième enquête sur l’emploi et le secteur informel réalisée par l’Institut national de la statistique (INS), publiée fin octobre 2023, le taux de chômage était de 8,7% en 2021. Les secteurs les plus névralgiques, tel l’éducation et la santé sont en déficit de professionnel. Le thème de la célébration de la 138ème fête du travail « Dialogue social constructif, facteur de promotion du travail décent et de progrès social » sonne comme un appel à la patience et à la volonté des autorités de trouver des solutions à des réclamations “légitimes”.
