La 4ème édition du Salon international de l’industrie du livre s’est tenu à Yaoundé du 14 au 17 mars 2024. Outre les réflexions pour l’éclosion du secteur du livre et de la lecture au Cameroun, les débats ont porté sur le développement de la culture livresque dans un environnement où on assiste à la déperdition de valeurs socio-culturelles dont le livre pourrait contribuer à renverser la tendance.
Quelle est la place du livre dans le développement social de la jeunesse? Comment pérenniser la culture de la lecture en tant que facteur de développement? Les questions ont été au cœur des discussions lors de la 4ème édition du Salon international de l’industrie du Livre (Siily) à Yaoundé du 14 au 17 mars 2024. Pour les experts présents à ce rendez-vous, l’une des raisons du déclin de l’amour pour la lecture demeure dans les habitudes parentales qui n’encouragent pas forcément les jeunes à développer l’intérêt pour les livres. Ce qui a pour conséquence directe la baisse du niveau linguistique généralisé.
“ Un enfant qui lit, la première des choses qu’il retient c’est l’orthographe, comment on écrit. Il m’arrive de voir aujourd’hui des étudiants qui ne sont même pas capables d’écrire avoir l’air de; simplement parce qu’on ne lit pas. Il revient à nous parents d’encourager nos enfants à lire. Je suis de ceux qui pensent que c’est trop facile en fin d’année d’offrir aux enfants un ballon ou une poupée. Pourquoi ne pas leur donner un livre?”
Guillaume Nana, Ecrivain – Cameroun
Placé sous le thème : « Le livre, un héritage durable », ce grand rendez-vous littéraire vise à mener les réflexions à même de pérenniser le livre et la culture livresque au sein d’une société en en perte de repères culturels. Le rendez-vous a permis de faire le constat de ce que les jeunes, les plus jeunes en particuliers, point d’ancrage du combat pour insuffler l’amour de la lecture, sont non pas répulsif à la lecture mais à un type de livres. Les ouvrages philosophiques et ou non imagés peuvent être un frein à leur envie de lire.
“Je n’aime pas lire, mais quand c’est les bandes dessinées, je le peux. Je n’aime pas lire parce que les textes sont souvent trop long et on n’y comprend rien à ce qui se passe.”
Charles William Feugang, Elève – Cameroun
“Voyant que nous sommes dans une société en perte de valeurs, où fondamentalement il va falloir à un moment s’arrêter pour se demander quelles sont les valeurs que nous voulons pour notre société, nous nous sommes dit que le livre pouvait être un tremplin pour ressusciter la question des valeurs, des vrais valeurs. Si vous donnez des livres à vos enfants à lire et à comprendre, c’est une valeur pérenne qui va absolument les habiter tout au long de leurs vies. Nous pensons avec beaucoup de conviction qu’un peuple qui lit est un peuple qui vit.”
Matchadje Yogolipaka, Directeur du Salon international de l’industrie du livre
Le Silly ambitionne non seulement de résoudre une problématique plus actuelle, celle de l’appropriation de la culture comme socle de développement, mais aussi de débloquer le potentiel de l’industrie du livre à travers des tables rondes mettant en commun ses acteurs : écrivains, éditeurs, lecteurs, libraires, mais aussi des journalistes et autres critiques littéraires.
