La capitale économique du Cameroun est confrontée à une urbanisation chaotique. En cause : l’habitat spontané, la construction illégale et l’inefficacité des contrôles. Alors que les sinistres se multiplient, les autorités locales tirent la sonnette d’alarme à travers les Journées de l’Urbanisme et de la Construction. Une urgence face aux pertes humaines de plus en plus fréquentes.
À Douala, capitale économique du Cameroun, les constructions anarchiques se multiplient… Et avec elles, les drames. Immeubles effondrés, éboulements de terrain : les conséquences de l’habitat spontané sont de plus en plus visibles – et souvent mortelles. Dans cette ville de plus de quatre millions d’habitants, certains permis de construire sont délivrés dans des zones marécageuses… parfois avec la complicité de fonctionnaires peu scrupuleux.
Tout type de matériaux est approprié lorsqu’il respecte les normes, parce qu’il y a des normes établies par le gouvernement camerounais . Lorsque ces normes sont respectées, tous ces matériaux sont conformes. Il faudra des bonnes personnes pour le suivi et le respect de la qualité des normes pour pouvoir construire sur le site de Douala.
Michel NEMALE, Architecte ingénieur a Build to Together – Cameroun
Face à cette situation, Douala accueille depuis trois jours la troisième édition des Journées de l’Urbanisme et de la Construction. Objectif : informer, sensibiliser… et surtout, encourager un débat national sur la gestion des villes camerounaises. Un enjeu crucial, alors que les constructions poussent plus vite que les règlements ne sont appliqués.
En fonction de la destination et du volume de l’immeuble à construire, vous devez effectuer un certain nombre d’études techniques notamment des études géotechniques, des notes de calculs de la structure, une étude de sécurité, une étude d’impact environnementale bien évidemment après avoir élaboré les plans d’architecture de la construction.
BEB A IKOUE, Ingénieur architecte à la CUD – Cameroun
Mais dans de nombreux quartiers, ces précautions sont ignorées. Résultat : des catastrophes à répétition. Des maisons s’écroulent, des vies sont perdues. La cause ? La négligence de certains propriétaires… mais aussi des analyses de terrain bâclées, voire inexistantes. À Douala, la croissance urbaine est une réalité. Mais elle ne peut se faire au détriment de la sécurité des habitants. Pour les experts, l’urgence est claire : il faut construire autrement. Et surtout… respecter les règles.