Face à la contamination sans cesse du fleuve, les pêcheurs de Bonassama Douala bonaberi regroupés en GIC appellent les pouvoirs publics à l’aide pour juguler la pollution qui tue les poissons et entraîne la rareté des fruits de mer sur les étals.
Dans le quai de Bonassama dans le 4ème arrondissement de la ville de Douala, situé sur les rives du fleuve Wouri qui traverse la ville, accostent tous les jours de petites pirogues de pêcheurs. Un marché où viennent se régaler, dans les petits restaurants aménagés, les touristes et les habitants de la ville, quand ils ne s’approvisionnent pas tout simplement.
Ici, les utilisateurs du filet maillant et les revendeurs de poisson frais de ce quai appellent les autorités camerounaises à l’aide. Ils lancent un cri d’alerte face à une situation de paralysie qu’ils vivent depuis quelques années dans cette zone de pêche. En effet, le village Bonassama est traversé par le fleuve Wouri et abrite une bonne partie des entreprises industrielles de la ville et cette présence industrielle a une incidence sur l’environnement et les eaux du fleuve Wouri.
“La pêche est maintenant très difficile parce qu’il n’y a plus de poissons à cause des produits chimiques que les sociétés déversent dans la mer.”
Joseph Eyidi, Pêcheur – Cameroun
“On trouve des poissons morts de partout et lorsque nous allons pêcher , nous rentrons sans poisson ce qui nous cause de sérieux problèmes pour payer la scolarité des enfants et joindre les deux bouts . C’ est tout un probleme ; c est pourquoi nous appelons des autorités à la rescousse enfin qu’ ils puissent t nous aider”.
Emmanuel Ndedi, Pêcheur – Cameroun
Pour tenter de sauver l’environnement ainsi que leurs activités, les pêcheurs et vendeurs de poissons ont mis sur pied un Groupement d’Initiative commune dénommé “Quai de Bonassama”.
“Nous sommes dépassés parce qu’avant nous prenions beaucoup de poissons et maintenant nous n’arrivons plus à pêcher parce qu’ il y a d’autres espèces de poissons qui ont disparu. Maintenant nous ne savons plus quoi faire et nous appelons les autorités pour qu’elles nous viennent en aide. Pour remédier à cette situation, nous voulons que les autorités nous viennent au secours pour que nous puissions travailler sans problèmes.”
Bruno Ekepa Solle , Président de l’APC de Bonassama
Pour rappel, c’est depuis environ huit ans que les pêcheurs du fleuve Wouri vivent cette dégradation de la faune aquatique. La présence de billes de bois ou coupes de bois dans le fleuve, la pollution de l’eau par la présence de substances huileuses, l’envahissement de la jacinthe d’eau qui réduit l’espace de pêche sont là quelques causes de leur courroux.