A cinq mois de la présidentielle au Cameroun, la classe politique et Elecam, l’institution chargée de l’organisation du scrutin s’activent. Comme en 2018, partis politiques et leaders politiques indépendants préparent le terrain dans un contexte géopolitique où les tensions extérieures ont une incidence sur la situation économique du pays et notamment pour la jeunesse. C’est le cas notamment au RDPC, parti au pouvoir où les militants ont déjà annoncé leur soutien à leur candidat, de la coalition APC dirigée par l’opposant Maurice Kamto ou encore du PCRN de Cabral Libii et le SDF de Joshua Osih.
Au dernier trimestre 2025, les Camerounais devraient être appelés aux urnes pour désigner celui qui présidera aux destinées du pays pour les sept prochaines années. A quelques mois de cette échéance électorale, Elections Cameroon, ELECAM, l’organe chargé de la préparation du scrutin, partis politiques et leaders politiques indépendants se préparent pour ce moment charnière de l’année. Pour garantir la transparence du suffrage, l’institution a acquis, en avril 2025, 1 000 nouveaux kits biométriques pour moderniser le processus d’inscription des électeurs dont le nombre total d’inscrits était porté fin 2024 à 755 085. Selon le Code électoral, la convocation du corps électoral doit avoir lieu entre le 8 juin 2025 et le 18 juillet 2025. Cette période est cruciale pour valider les candidatures et s’assurer de leur conformité aux exigences légales.
«Du côté d’Elecam, on espère qu’on est en train de tout faire pour que cette élection se déroule dans de bonnes conditions. Mais du côté de l’opposition, on estime que visiblement, c’est une élection à risques et qui pourrait déboucher sur une crise politique comme en 2018.»
Valaire Bougue, Journaliste – Cameroun
Cependant, malgré ces efforts visant à fiabiliser le processus électoral, une ombre au tableau se défile. En effet, Elecam et l’ONU ont signé le 9 mai une convention de collaboration pour « optimiser les élections au Cameroun, dans une démarche visant à renforcer la transparence et l’inclusivité du processus électoral ». Une signature fustigée par le parti d’opposition Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, MRC qui dénonce une mise à l’écart de l’opposition dans ce processus.
«Cette approche d’Elecam ne garantit pas une élection qui pourrait être inclusive, transparente et crédible. Le même son de cloche est aussi observé sur le siège Espoir Matomba. Le candidat du peuple uni pour la rénovation sociale, le PUS qui estime que c’est presque une forme de tutelle parce qu’au voir un pays comme le Cameroun, 65 ans après les indépendances, signé encore des conventions avec des agences internationales pour une élection interne, c’est une forme de paternalisme.»
Valaire Bougue, Journaliste – Cameroun
Plusieurs candidats se sont déjà signalés pour cette course à la magistrature suprême, notamment Cabral Libii du PCRN, Akere Muna du parti l’Univers, Joshua Osih pour le SDF et Maurice Kamto pour la coalition Alliance politique pour le changement (APC) qui regroupe plusieurs partis politiques et associations de la société civile.