BB+ sur le long terme ou B sur le court terme, c’est la note de crédibilité financière obtenu par la République centrafricaine au terme du processus de notation financière mené de bout en bout par l’agence de notation financière Bloomfield Investment Corporation. Le résultat a été rendu public au cours d’une cérémonie officielle de restitution qu’a présidée le président centrafricain Faustin Archange Touadera le 05 avril 2024 dans la capitale Bangui. L’objectif de cette évaluation est de permettre à la Centrafrique de disposer d’un outil d’appréciation risque qui sera présenté aux investisseurs locaux et étrangers dans le cadre de la recherche et la mobilisation des ressources nécessaires au financement de l’économie centrafricaine.
La note obtenue, BB+ sur le long terme ou B sur le court terme, correspond à une note juste en dessous de l’indice d’investissement qui, lui, indique un niveau ou le pays dispose de garanties suffisantes. La note correspond surtout à une capacité de remboursement sur le marché des capitaux existant mais aussi de situation de protection financière fluctuante. Grâce au résultat et à la note financière rendue publique par la première agence africaine de notation financière Bloomfield investment corporation, la République centrafricaine dispose d’un outil d’évaluation de sa crédibilité, de sa capacité à rassurer sur le marché des capitaux et des investissements dans un contexte où le pays est en quête de ressources pour le financement de ses besoins.
C’est une opportunité qui offre à l’Etat centrafricain d’améliorer les décotes sur ses titres qui sont en circulation d’après les chiffres révélés estimés à environ 199 milliards. C’est une perspective très très prometteuse.
Yvon Sana Bangui, Gouverneur de la BEAC – République Centrafricaine
“Pour que nous finançons l’Etat, nous avons besoin d’un certain nombre d’informations et la notation de la république centrafricaine est une opportunité pour notre banque et les autres investisseurs en république centrafricaine d’avoir les informations sur le pays pour permettre de prendre des décisions dans le cadre du financement de la république centrafricaine. C’est donc un évènement très important pour le pays et les investisseurs.
Hervé Kogboma, Directeur général de BGFI Centrafrique
Ce résultat s’explique à cause notamment de nombreuses fragilités dont une situation politique tendue consécutive à des coups d’Etat, mais aussi la crise sécuritaire dans laquelle est plongé le pays d’Afrique centrale. En fin 2022 la RCA accusait un taux de croissance estimé à 0,5%, et un déficit budgétaire de 10%. Selon la BEAC (la Banque des Etats de l’Afrique centrale), La croissance économique devrait atteindre 3,6% en 2024, son niveau le plus haut depuis 10 ans, grâce aux multiples réformes entreprises par les autorités centrafricaines dont le Plan national de développement 2024-2028. On devrait logiquement s’attendre à une amélioration de ce résultat lors de la prochaine évaluation.
“Nous avons présenté les réformes qui ont été faites et qui sont en train d’être faites, qui vont certainement permettre d’améliorer ce résultat. Aujourd’hui la RCA a un document qui va certainement encourager ses partenaires à l’accompagner dans la mise en application de ses réformes et de permettre d’améliorer cette note là.
Stanislas Zeze, Président de Bloomfield Investment Corporation – Côte d’Ivoire
En 2024, la RCA veut mobiliser 200 milliards de FCFA sur le marché domestique pour couvrir une partie de ses besoins de financement par l’émission de titres publics sur le marché. En une décennie sur le marché des capitaux, le pays d’Afrique centrale n’a jamais fait défaut sur sa dette. Selon la BEAC (la Banque des Etats de l’Afrique centrale), le secteur bancaire de la CEMAC est structurellement surliquide avec un excédent estimé à environ 1450 milliards de FCFA en 2022, des excédents qui pourraient être mis à contribution auprès des Etats pour soutenir leurs projets de développement.