En République centrafricaine, près de 80 % des besoins de consommation sont couverts par les importations. Parmi ces produits, 20 % concernent des denrées de première nécessité comme le riz, l’huile ou le sucre. En 2023, le montant total des importations a atteint 842 millions de dollars, principalement des produits manufacturés, des intrants industriels, des produits agroalimentaires et des dérivés pétroliers. Cette dépendance structurelle inquiète, d’autant plus qu’elle fragilise la balance commerciale et expose le pays aux aléas des marchés internationaux.
Dans un contexte de dépendance à 80% des importations liées aux produits de première nécessité, en Centrafrique, il est désormais possible de créer son entreprise en quelques jours. Une avancée qui a pour objectif d’encourager l’entrepreneuriat local, dynamiser l’économie nationale et lutter contre le chômage.
“C’est une réforme importante avec le Guichet unique, la réduction de cinq jours de la création d’entreprises, ce n’est pas seulement la réduction de cinq jours, mais il y a la réduction du montant initialement prévu pour la création d’entreprises. Aujourd’hui pour l’année 2025 seulement pour le premier trimestre nous avons eu 728 unités qui sont déjà mises en place et avec une prévision de 2000 emplois. ça veut dire qu’avec les réformes structurelles et juridiques, le Guichet unique apporte plus dans la création des entreprises mais aussi la réduction de la pauvreté à travers l’emploi des jeunes.”
Thierry Patrick AKOLOZA, Ministre du Commerce et de l’Industrie – Centrafrique
Comme cela a été réalisé à Bambari, le gouvernement souhaite implanter le guichet unique dans toutes les régions du pays. Objectif affiché, formaliser l’économie, renforcer la transparence des activités commerciales, et élargir l’assiette fiscale nationale.
Car à ce jour, plus de 70 % des activités économiques se déroulent dans le secteur informel, échappant à tout encadrement fiscal. Mais sur le terrain, les entrepreneurs doivent composer avec des difficultés structurelles qui freinent leur croissance.
“La RCA est un pays où tout peut changer à un moment donné, des fois il y a rupture des produits où on vend et on est en crise et autre et du coup ça joue sur nos activités aussi. Et si on pourra mettre des formations à notre profit, on va surtout se former en entrepreneuriat, ce qu’on ne connaît pas, on pourra se développer.”
Jordan ALLAROUM, Commerçant – Centrafrique
Cette réalité se reflète dans les chiffres. En 2024, le Produit Intérieur Brut de la Centrafrique s’élevait à 2,75 milliards de dollars américains, selon la Banque mondiale. Un chiffre qui ne représente qu’une infime fraction de l’économie mondiale.
“La croissance économique centrafricaine demeure encore très faible, ça tourne autour de 1,5% à 2% ce qui est relativement faible du point de vue des potentialités que ce pays regorge. Le pays est riche en or, ce sont ces secteurs par exemple qui auraient dû contribuer énormément à porter une part importante au PIB du pays.
Didace Sabone, Économiste, banquier – Centrafrique
Dans un pays aux ressources naturelles abondantes mais sous-exploitées, le défi est de taille : faire émerger une économie formelle, compétitive et inclusive. Le taux de chômage en République centrafricaine est estimé à environ 6,3 %, reflétant une légère hausse par rapport à 2024 et une stabilité relative par rapport à 2023. Ce taux global reste inférieur à celui des jeunes ou des femmes, qui sont des groupes particulièrement vulnérables sur le marché du travail.



