En République centrafricaine, la mode connaît un véritable engouement. Entre héritage culturel et tendances modernes, elle séduit aussi bien les clients locaux que les grandes maisons de couture à l’international. Un secteur en pleine effervescence qui fait vivre couturiers et commerçants, mais qui reste largement informel. Exemple à Bangui, avec des artisans et leurs clients.
À Bangui, le tissu et le pagne ne sont pas seulement des étoffes : ils sont porteurs d’identité et de créativité. Dans les ateliers de couture, les modèles traditionnels s’adaptent aux tendances modernes pour séduire une clientèle de plus en plus variée.
“Je ne peux qu’aimer la culture africaine, parce que le modèle qu’on préfère le plus chez les hommes c’est l’abacost. Quand on le confectionne avec du pagne, en gardant une coupe moderne comme une veste, tu peux l’assortir avec un pantalon noir ou bien deux pagnes colorés, et c’est vraiment classe. C’est un modèle qui fait fureur actuellement car il revient à la mode, surtout chez les hommes responsables. À côté de ça, nous proposons aussi d’autres modèles selon la demande des clients. ”
Claude Pélélé, Couturier professionnel – Centrafrique
La créativité des couturiers rencontre l’enthousiasme des clients, qui voient dans ces tenues une affirmation culturelle mais aussi un style pratique et moderne.
“ Moi j’aime beaucoup les modèles à manches courtes et minces, qu’on appelle en sango Kaba. Par exemple, ce que je porte aujourd’hui n’est ni trop serré ni trop ample, et ça me permet de bien respirer quand il fait chaud. Les jeunes aiment aussi les pantalons très amples qu’on appelle Wozopipol, c’est rigolo et stylé. Aujourd’hui, nos modèles africains sont repris en Europe et ailleurs, ce qui prouve que l’Afrique évolue énormément. Notre culture prend de l’ampleur et doit être reconnue. ”
Leslie Guela, Cliente et vendeuse de pagnes – Centrafrique
Des ateliers de quartier aux podiums internationaux, la mode centrafricaine illustre à la fois une vitalité culturelle et un secteur économique porteur. Mais largement informelle, elle reste encore difficile à structurer et à valoriser pleinement.



