Dans un pays riche en ressources mais fragilisé par des décennies d’instabilité, l’accès à l’emploi demeure un enjeu majeur pour la jeunesse centrafricaine. Malgré une série d’initiatives publiques et privées pour renforcer l’employabilité, le sous-emploi, le manque de compétences adaptées et l’insuffisance de perspectives économiques freinent toujours l’intégration professionnelle d’une population jeune et dynamique.
En République centrafricaine, l’accès à l’emploi demeure l’un des défis sociaux et économiques majeurs. Selon les données de la Banque mondiale et de l’Organisation internationale du travail, plus de 90 % des jeunes actifs évoluent dans le secteur informel, sans contrat ni protection sociale. Si le taux de chômage officiel reste relativement bas, autour de 6 %, il dissimule une réalité plus préoccupante : un sous-emploi massif, qui touche particulièrement les jeunes et les femmes, contraints d’accepter des activités précaires et peu rémunératrices.L’un des principaux obstacles à l’emploi reste l’inadéquation entre la formation et les besoins du marché du travail.
“Les femmes, vous savez, dès ma prise de fonction, vraiment cette moitié de la population centrafricaine est constituée de femmes. Nous, aujourd’hui, les centrafricains veulent inverser la tendance, c’est-à-dire que la femme centrafricaine doit jouer un rôle de premier plan et doit être dans le centre de décision.”
Faustin-Archange TOUADERA, Candidat à Présidentielle – Centrafrique
Pour répondre à cette situation, plusieurs initiatives voient le jour. En 2024, l’Institut Européen de Coopération et de Développement a lancé le projet IPAJ, Initiative pour l’Autonomisation de la Jeunesse, avec pour objectif d’accompagner plus de 3 000 jeunes d’ici 2027 vers l’emploi ou l’auto-emploi, en accordant une attention particulière à l’insertion des jeunes femmes. De son côté, l’État centrafricain, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, mise sur la formation professionnelle, la promotion de l’entrepreneuriat et les investissements inscrits dans le Plan national de développement.
“Nous avons fait certes des progrès, des avancées indéniables, mais il reste encore beaucoup de défis. Et c’est pour cela que nous sommes sur la bonne voie. Nous avons tracé, nous avons des stratégies. Déjà, je prends le cas de notre PND, le plan national de développement. Je prends aussi le cas du PND, le plan national de défense. Je prends le cas de certains nombres de choses que nous avons définies ensemble. Nous sommes sur une bonne trajectoire.”
Faustin-Archange TOUADERA, Candidat à Présidentielle – Centrafrique
Malgré ces efforts, le chemin reste long. Les experts soulignent la nécessité de renforcer l’adéquation entre les formations et les besoins du marché du travail, de favoriser la formalisation progressive de l’économie et d’instaurer un climat de stabilité durable. Autant de conditions indispensables pour transformer les initiatives en opportunités réelles et offrir à la jeunesse centrafricaine des perspectives d’avenir plus solides.



