L’activité de pêche de sable sous le fleuve Oubangui fait les affaires des centaines de jeunes centrafricains frappés par le chômage dans la capitale Bangui. Nonobstant les risques que comporte ce business, ces derniers n’hésitent guère à saisir cette opportunité, l’unique moyen pour eux de subvenir aux besoins de leurs familles dans un pays où près de 70% de la population vit dans l’extrême pauvreté, d’après la Banque mondiale.
Cela fait cinq ans maintenant que Christopher plonge au large du fleuve Oubangui pour creuser du sable qu’il charge à bord de cette pirogue moyennant 5000 fcfa, en faveur d’un revendeur grossiste. Après l’accostage, des déchargeurs sont sollicités pour extraire la matière qui est ensuite exposée en attendant l’arrivée d’un client.
“Six ans que je suis dans cette activité, c’est cette activité qui me permet de soulager ma famille, mes parents, mes enfants, ma femme et je paye avec le loyer aussi. Rien n’est facile dans ce monde, tout ce qu’on veut faire il y a des risques, aussi dans ce travail mais c’est le moyen qu’on peut faire pour se débrouiller raison pour laquelle nous sommes entrés dans cette activité.”
Christoffer GAPPA DANGAMBISSI, Pêcheur de sable – Centrafrique
La baisse actuelle des eaux du fleuve Oubangui rend l’activité d’extraction de sable favorable dans la capitale Bangui. Pour ce camion de huit mètres cube par exemple, l’acheteur doit débourser pas moins de 80.000 fcfa, et pour cette équipe de chargeur, 2000 fcfa à se répartir. Richard, un marchand de sable depuis dix ans, père de sept enfants, paye leur scolarité grâce à cette activité.
“Ici on fait le travail individuel ce n’est pas en groupe, donc s’il y a quelque chose les autres sont là pour aller creuser le sable, ils l’amènent nous on achète et puis si le camion Benne vient on vend le sable. Grâce à ça, j’ai une femme et sept enfants et c’est par rapport à ça que je paye leur scolarité et je vis avec ça.”
Richard GUEREVICKO, Marchand de sable – Centrafrique
Lors de la crue des eaux du fleuve l’activité devient plus dangereuse à exercer et cela occasionne automatiquement une hausse des prix. Les marchands de sable espèrent obtenir l’assistance des autorités centrafricaines afin de mieux s’organiser en groupement, et se formaliser