Dans un geste inédit, le parti au pouvoir, le RHDP, a entamé un dialogue direct avec la coalition Cap-Côte d’Ivoire, qui regroupe les formations de Simone Gbagbo et Charles Blé Goudé. Lors d’une rencontre à Abidjan, les deux camps ont abordé des sujets clés comme la réforme électorale et l’État de droit. Un comité technique a été mis en place pour prolonger les discussions, dans un contexte encore marqué par la méfiance et les tensions héritées des précédentes crises électorales.
À quelques mois de la présidentielle d’octobre 2025, un geste politique inédit a marqué la scène ivoirienne. Le parti au pouvoir, le RHDP, a amorcé un rapprochement avec la coalition Cap-Côte d’Ivoire, qui réunit notamment le Mouvement des Générations Capables (MGC) de Simone Gbagbo et le Cojep de Charles Blé Goudé. La rencontre, tenue au siège du MGC à Abidjan, a réuni plusieurs figures de premier plan autour de dossiers sensibles, notamment la réforme électorale et l’État de droit. À l’issue des discussions, les deux camps ont convenu de la création d’un comité technique pour approfondir le dialogue.
« C’était le premier contact nous avons tenu à exposer à la délégation du RHDP les questions que nous évoquons toujours et qui concernent la réforme du système électoral. Nous en avons parlé, mais nous ne l’avons pas. Nous ne sommes pas entrés en profondeur dans les détails. Nous sommes tombés d’accord et c’est la première rencontre que nous allons avoir d’autres rencontres et que nous allons approfondir ces questions là. »
SIMONE EHIVET GBAGBO, Présidente de MGC – Côte d’Ivoire
Ce développement intervient dans un climat politique encore marqué par la méfiance. L’opposition continue de dénoncer un processus électoral jugé inéquitable, et pointe du doigt l’absence de garanties sur l’impartialité des institutions. Le souvenir des violences postélectorales de 2010 et de 2020 reste vivace, et le RHDP, fort de sa majorité au Parlement, est souvent accusé de verrouiller l’espace politique. Dans ce contexte tendu, l’ouverture d’un dialogue formel apparaît comme un signal d’apaisement, mais celui-ci ne portera ses fruits qu’à la condition d’être suivi d’engagements concrets.
“Nous avons surtout parlé de l’Etat de droit. Nous avons parlé du respect des engagements que nous prenons tous pour dire que lorsque nous allons prendre des engagements, il faudra qu’on le respecte.”
IBRAHIMA CISSÉ BACONGO, Secrétaire exécutif du RHDP – Côte d’Ivoire
Pour Simone Gbagbo, cette rencontre est un premier pas vers une écoute mutuelle. Si les aspects techniques de la réforme électorale restent à discuter, la présence d’acteurs majeurs de chaque bord témoigne d’une volonté partagée de décrispation. Reste à savoir si cette dynamique pourra s’inscrire dans la durée. Car au-delà des intentions affichées, la réussite du processus dépendra de la sincérité des engagements et de la pression constructive de la société civile comme des partenaires internationaux, tous attentifs aux signaux envoyés depuis Abidjan.



