La sauvegarde du patrimoine africain atteint une étape majeure avec la protection des archives d’Amadou Hampâté Bâ. Longtemps menacés par le temps et les conditions précaires, ces manuscrits rares ont été numérisés et catalogués. Ce projet pionnier, soutenu par les Archives nationales de Corée et l’UNESCO, renforce les capacités des équipes locales. Il offre désormais un accès durable à l’œuvre et à la pensée de l’un des grands humanistes africains.
La conservation et la transmission du patrimoine documentaire africain constituent un enjeu majeur pour la mémoire collective du continent. Le projet de sauvegarde et de numérisation des archives d’Amadou Hampâté Bâ s’inscrit dans cette dynamique, face aux menaces réelles de dégradation liées à des conditions de conservation précaires. Manuscrits inédits, notes de terrain et documents rares, fruits de plus de cinquante années de recherches, étaient exposés au temps, à l’humidité et aux risques de disparition irréversible. Cette initiative vise à préserver un héritage intellectuel d’une valeur scientifique et culturelle inestimable.
Nous avons marqué un pas dans la consécration et la préservation de ce riche patrimoine. Par l’entremise de l’UNESCO, les archives nationales de Corée ont décidé d’accueillir ce projet. Nous avons pu garder partiellement environ un cinquième du patrimoine qui est laissé. Il faut dire que Amadou Hampâté Bâ a laissé des œuvres oubliées, une vingtaine, mais on a des archives inédites qui correspondent à environ une soixantaine de recherches. Donc, le travail doit continuer pour que chaque document, chaque élément des trésors culturels qui aient à sa postérité ne disparaissent.
Rokiatou Hampâté Bâ, Directrice de la Fondation Amadou Hampâté Bâ
Mis en œuvre avec le soutien des Archives nationales de la République de Corée, par l’entremise de l’UNESCO, le projet a permis la mise en place d’un dispositif moderne de conservation. Il a notamment conduit à l’installation d’un laboratoire de numérisation, à l’acquisition d’équipements spécialisés et à la formation de techniciens et d’archivistes locaux. Plus de 2 100 manuscrits ont été numérisés et près de 4 000 documents catalogués, renforçant ainsi l’accessibilité du fonds pour les chercheurs et le grand public.
Le but de la préservation physique, mais surtout numérique, c’est de pouvoir mettre ce fonds-là à la disposition des chercheurs. Amadou Hampâté Bâ disait que sa vocation dans la vie a été d’aider les Africains à mieux se connaître,de permettre aux autres de mieux connaître les africains, ce qu’ils ont de potentiel et l’originalité des démarches d’Amadou Hampâté Bâ. Et quand celui-ci parle, il a vraiment du bon sens. C’est un témoignage de ce que nous sommes mis, c’est que les lumières d’aujourd’hui tirent la force de ce que l’humanité a cumulé comme connaissances depuis le long des caméras. Et nous, les Africains, nous n’avons pas envie aux autres, on a toutes ces sagesses d’agression et d’animation qui demeurent actuelles.
Rokiatou Hampâté Bâ, Directrice de la Fondation Amadou Hampâté Bâ
Au-delà de la préservation matérielle, cette initiative a contribué à la professionnalisation des équipes et à la valorisation internationale de l’œuvre d’Amadou Hampâté Bâ. La création d’un fonds numérique structuré, doté de métadonnées détaillées et accessible en ligne, ouvre de nouvelles perspectives de recherche. Le projet s’impose ainsi comme un modèle de coopération internationale et de sauvegarde durable du patrimoine documentaire africain, conformément aux recommandations de l’UNESCO.



