Le président du Niger, Abdourahamane Tiani, accuse l’armée ivoirienne de former des irrédentistes nigériens pour déstabiliser son pays. Des propos jugés « infondés » par le chef d’état-major ivoirien, Lassina Doumbia, qui rappelle l’engagement des forces ivoiriennes pour la stabilité régionale. Ces allégations surviennent dans un climat de vives tensions entre le Niger et la CEDEAO.
Le chef de la transition au pouvoir au Niger, le général Abdourahamane Tiani, a accusé les forces armées ivoiriennes de former des irrédentistes nigériens réfugiés en Côte d’Ivoire dans le but de déstabiliser son pays. Ces propos, tenus lors d’une interview diffusée le 25 décembre 2024, s’inscrivent dans un contexte tendu marqué par des relations difficiles entre certains pays de la CEDEAO et le régime au pouvoir depuis le 26 juillet 2023 au Niger.
Les anciens Nigériens ont été convoqués à une réunion à Abidjan et au cours de cette rencontre, il a été décidé de former avant la fin de l’année 2024, des troupes qui vont être utilisées pour déstabiliser les pays de la Confédération.
ABDOURAHAMANE TIANI, Président de la République du Niger
En réaction, le chef d’état-major des armées ivoiriennes, le général Lassina Doumbia, a fermement rejeté ces accusations dans un communiqué du 28 décembre. Il a dénoncé des « contre-vérités » sans fondement et réaffirmé l’engagement des forces ivoiriennes en faveur de la sécurité et de la stabilité régionale. Il a également appelé les autorités nigériennes à se concentrer sur leurs priorités sécuritaires, encore non atteintes selon lui.
Les Forces Armées de Côte d’Ivoire qui demeurent concentrées sur la défense et la sécurité de la Côte d’Ivoire, s’inscrivent en faux contre ces graves accusations proférées, sans aucun début de preuve par le Chef de la junte au Niger. Les Forces Armées de Côte d’Ivoire, fidèles à leur longue tradition de coopération avec les pays de la sous-région, demeurent engagées à continuer à apporter leurs contributions à la paix et à la stabilité régionale. Elles demandent, en conséquence, que les autorités militaires nigériennes se focalisent sur leurs objectifs sécuritaires qui, malheureusement, sont, pour l’heure, loin d’être atteints.
LASSINA DOUMBIA, Chef d’état-major des armées – Côte d’Ivoire
Ces tensions s’ajoutent à une série de critiques des autorités nigériennes envers d’autres États ouest-africains, à l’instar du Nigeria, accusés de collusion avec des puissances extérieures pour déstabiliser le Niger. La CEDEAO, dans un communiqué du 26 décembre, a exprimé sa préoccupation et défendu la coopération entre ses membres, rejetant toute implication dans des manœuvres visant le régime militaire nigérien.