À six mois de la présidentielle d’octobre 2025, Charles Blé Goudé, président du COJEP, appelle à l’organisation d’un conclave national réunissant pouvoir, opposition et société civile. Il souhaite un dialogue franc sur les tensions actuelles, les exclusions électorales et la réforme de la CEI, afin d’éviter une nouvelle crise et garantir des élections inclusives et apaisées en Côte d’Ivoire.
Le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), Charles Blé Goudé, a lancé ce lundi 28 avril un appel solennel à l’organisation d’un conclave national, en vue d’aboutir à des élections présidentielles apaisées en octobre 2025. Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook officielle, l’ancien ministre a proposé de réunir autour de la même table le pouvoir, l’opposition et la société civile. Selon lui, une telle initiative ne doit pas être perçue comme une faiblesse du gouvernement ni comme un triomphe pour l’opposition, mais comme une démarche de responsabilité collective.
Je me tiens devant vous aujourd’hui pour lancer un appel solennel : j’invite à l’organisation d’un conclave politique national réunissant autour de la même table le pouvoir, l’opposition et l’ensemble de la société civile.
CHARLES BLÉ GOUDÉ, Président du COJEP – Côte d’Ivoire
Charles Blé Goudé souhaite que ce conclave soit un cadre franc d’échange sur les sujets qui alimentent les tensions politiques, notamment les exclusions du processus électoral, la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) et d’autres questions institutionnelles. « Ce serait l’occasion de poser toutes les questions politiques qui surchauffent l’atmosphère », a-t-il affirmé. L’ex-leader de la galaxie patriotique a également dénoncé son éviction de la liste électorale, qu’il qualifie de décision injuste, fondée sur des considérations politiques. Se disant confiant dans l’avenir, il espère retrouver ses droits civiques et réaffirme son engagement à poursuivre son combat politique. Il a exhorté toutes les parties prenantes à œuvrer pour éviter une nouvelle crise comme celles de 2010 ou 2020.
Au moment de la guerre, la Commission électorale indépendante avait été mise en place à la suite de plusieurs rencontres visant à parvenir à des accords acceptables pour les différentes parties en conflit. Ce contexte de compromis n’est plus d’actualité aujourd’hui. Notre pays aspire désormais à faire décoller véritablement la démocratie. C’est pourquoi je nous invite tous à prendre du recul, afin de doter la Côte d’Ivoire d’institutions solides et durables.
CHARLES BLÉ GOUDÉ, Président du COJEP – Côte d’Ivoire
Cet appel intervient dans un contexte national particulièrement tendu. À six mois de la présidentielle, plusieurs figures majeures de l’opposition – dont Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Tidjane Thiam et Charles Blé Goudé lui-même – sont écartées du processus électoral, souvent pour des raisons judiciaires controversées. Cette situation alimente un climat de méfiance généralisée, accentué par la contestation de l’indépendance de la CEI.