En Côte d’Ivoire, la révision des listes électorales a débuté le 19 octobre 2024 et devrait se clôturer ce 10 novembre. Cependant, les modalités d’organisation suscitent des critiques au sein de l’opposition qui dénonce des irrégularités dans les inscriptions et appelle le gouvernement à un audit de la liste électorale afin de garantir la transparence du processus. Un enjeu crucial qui se déroule dans un climat politique tendu.
Pour les élections présidentielles du 31 octobre 2025, la Côte d’Ivoire a entamé, depuis le 19 octobre 2024, la révision de ses listes électorales. Une opération jugée cruciale qui se déroule jusqu’au 10 novembre et vise à inscrire les nouveaux électeurs, tout en permettant à ceux déjà inscrits de mettre à jour leurs informations selon la Commission électorale. Cependant, la période jugée trop courte suscite de vives critiques de la part de l’opposition. Le PDCI estime, par exemple, que plus de 15% des électeurs inscrits présentent des anomalies.
“Ce sont des choses qu’il faut voir de près. Un mois au moins, à défaut que l’opération soit annuelle et permanente, en respectant donc le code électoral serait donc mieux. C’est la CEI qui donc a décidé, même si tous les Ivoiriens et les observateurs doutent de son indépendance, nous devons donc nous conformer à ce délai en mobilisant le maximum des Ivoiriens à s’inscrire sur la liste électorale. Mais je pense que il faut, c’est vraiment important qu’on puisse vraiment se retrouver et parler. Il faut qu’on puisse vraiment nous asseoir pour essayer de trouver le minimum de consensus.”
INNOCENT YAO, Président national de la JPDCI rurale – Côte d’Ivoire
La révision des listes électorales, bien que nécessaire, se déroule dans un climat politique tendu. Malgré l’annonce de la gratuité du certificat de nationalité et de l’extrait de naissance pour faciliter les inscriptions, les inquiétudes persistent. L’opposition appelle également à un audit de la liste électorale, afin de rassurer les citoyens sur la transparence du processus, un enjeu majeur pour éviter de nouvelles violences comme celles qui ont marqué la présidentielle de 2020.
“L’opposition, qui demande au cours d’une année électorale de faire l’ouverture d’un dialogue inclusif et de corriger les défaillances d’un système électoral qui serait, selon eux, une source majeure de crise sociopolitique traversée par la Côte d’Ivoire ces dix dernières années, semble tellement aberrant pour la période choisie. On dirait qu’ils n’ont pas eu quinze ans d’administration pratiquement de Ouattara pour pouvoir penser à cela et ouvrir ce débat à ce moment, à ce moment de l’histoire de la Côte d’Ivoire, je crois que c’est pour mettre la poudre aux feux. Il faut éviter ce genre de débat et aller à l’essentiel. L’essentiel est que aujourd’hui, tout devrait être fait pour éviter à la Côte d’Ivoire de tomber dans ces crises inutiles.”
SADIO MOREL KANTÉ, Journaliste, chercheuse IPSE – Congo
A douze mois de l’élection présidentielle ivoirienne, bien que seul l’ancien président Laurent Gbagbo soit officiellement candidat, les forces politiques, déjà en précampagne pour la plupart, poursuivent leurs actions pour enrôler de futurs électeurs et étendre leur base électorale.