Réunis en session extraordinaire à Abuja dimanche 30 juillet, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont pris des sanctions contre le Niger et donné un ultimatum à la junte pour un retour à l’ordre constitutionnel. Les décisions de la Cedeao interviennent au moment où le président Mohammed Bazoum est toujours retenu par les hommes du général Abdourahamane Tiani.
Le putsch contre le Président Mohamed Bazoum du Niger a rapidement été condamné par la communauté internationale notamment par la communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). À l’occasion d’un sommet convoqué en urgence ce 30 juillet sur la situation socio-politique au Niger, L’organisation régionale a rappelé sa position et instruit un ultimatum . Cette condamnation soumet le Niger a des sanctions tel qu’un embargo total aérien, la fermeture de toutes les frontières terrestres, le gel des avoirs du Niger à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ainsi qu’un délai d’une semaine pour le rétablissement des institutions et le retour au pouvoir du Président Bazoum.
« Que nous appelions cet assise dialogue constructif, peu importe ce que nous déciderons, nous devons garder à l’esprit nos références démocratiques. Je veux que nous soyons fort, courageux et décisif en ce qui concerne la survie de Bazoum mais aussi la liberté et sa restitution constitutionnelle dans la république du Niger. Il est temps d’agir »
Bola Tinubu, Président en exercice de la Cedeao – Nigeria
Après seulement deux ans au pouvoir, le président du Niger Mohamed Bazoum a été renversé le 26 juillet par le général Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle. Comme motif du coup d’etat, le général Abdourahamane et ses éléments ont mis en avant “ la dégradation de la situation sécuritaire et la mauvaise gouvernance économique et sociale ». Vendredi 28 juillet le nouvel homme fort de niamey s’est exprimé à la télévision nationale pour annoncer qu’il dirigeait désormais le pays
» Son excellence Mohammed Bazoum reste le president legitime elu et chef detat de la Republique du Niger reconnu par la CEDEAO, l’Union Africaine et la communaute international. A cet effet, uniquement les actes officiaux du president Bazoum ou ses agents mandatés seront reconnu par la CEDEAO qui condamne également lattentat de renversement de lordre constitutionel au Niger et la detention illegal de son excellence Mohammed Bazoum, president et chef d’Etat du Niger autant que le membres de sa famille et gouvernement. La CEDEAO appellé à la libération et reconstitution immédiate du président Bazoum comme président et chef d’etat de la République du Niger. Et pour la restitution entière de l’ordre constitutionnel au Niger, la CEDEAO rejette toute forme de résignation qui pourrait venir du président Bazoum et considère sa détention illégale comme une situation d’otage. Si les demandes de la communauté ne sont pas implémentées dans 1 délai d’une semaine, toutes mesures seront prises pour recouvrer l’ordre constitutionnel au Niger. Ces mesures pourraient inclure la force «
Omar Touray, Président de la Commission de la CEDEAO – Gambie
La CEDEAO prévient par ailleurs qu’elle se réserve le droit de recourir à la force si ses demandes ne sont pas satisfaites. Parallèlement à cette rencontre de la CEDEAO, des milliers de personnes soutenant les militaires ont manifesté dimanche 30 juillet devant l’ambassade de la France à Niamey au Niger, avant d’être dispersés par des forces de l’ordre.