Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a rencontré le 3 février des hauts responsables des forces de la région du Tigré pour la première fois depuis qu’ils ont signé un accord de paix avec le gouvernement national mettant fin à deux ans de guerre, a déclaré la chaîne de télévision publique. L’acte marque, si on en croit l’intention des parties en présence, une impossibilité à tout retour à la guerre.
Le Premier ministre éthiopien à la même table avec des responsables du TPLF, le Front de libération du peuple du Tigré, avec en bonne place, son commandant en chef Tsadkan Gebretensae. Une image impensable il y a quelques mois. Pour l’intérêt de la nation et une paix longtemps souhaitée, le premier ministre Abiy Ahmed a rencontré les principaux chefs de la rébellion du Tigré, pour une discussion dont l’objectif est d’aboutir à une désescalade.
Le gouvernement éthiopien est déterminé à rendre le pays pacifique. Ils veulent établir une zone pacifique. Ils oeuvrent donc à restructurer les environnements politiques, les situations économiques mais aussi l’économie sociale et bien sûr la restructuration des infrastructures.
Daniel Kaussahun, Journaliste
Le conflit dans le Tigré a déjà fait des centaines de milliers de victimes en deux ans. Cette rencontre avec Abiy Ahmed, ferait suite à une demande des cadres du Tigré d’après une source proche de la présidence. Pour le conseiller à la sécurité d’Abiy Ahmed, il s’agissait d’évaluer les progrès dans le processus de paix entamé il y a trois mois à Pretoria et confirmé il y a cinq semaines par le retour de ministres et opérateurs économiques au Tigré. Le processus de paix a également abouti à la reprise du transport aérien et des services bancaires au Tigré.
Il y a des choses qui sont en train d’être faites, mais il reste encore beaucoup à faire car cette guerre de deux ans vous pouvez l’imaginer, a déstabilisé les situations économiques et politiques du pays et spécifiquement de la région donnée.
Daniel Kaussahun, Journaliste
La guerre du Tigré est enracinée dans de vieilles oppositions entre les élites politiques du Tigré et d’autres régions, accumulées au cours de décennies de troubles, de changements de régime. Le gouvernement d’Addis-Abeba et les forces du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont signé des accords en novembre 2022 en Afrique du Sud pour cesser définitivement les hostilités, mettant fin aux combats. A l’issue de cette grande première, le porte-parole de la rébellion assurait à la télévision d’État que l’heure n’était plus à un retour à la guerre.