Porto-Novo, la capitale politique du Bénin, a vibré pendant trois jours au rythme de la première édition du Festival des Masques en aout 2024, un événement qui a attiré près de 40 000 visiteurs, selon l’INStaD. Les masques sacrés et profanes, accompagnés de parades et de danses rituelles, ont offert un spectacle saisissant, mettant en lumière la richesse des traditions locales. Au-delà de l’effervescence culturelle, un colloque scientifique a interrogé le rôle du vodun dans les dynamiques post-esclavage, établissant un pont entre l’héritage ancestral et la modernité.Retour sur cette célébration emblématique qui a marqué l’agenda culturel de 2024.
En août 2024, Porto-Novo a brillamment mis en lumière l’essence du patrimoine immatériel béninois. Pendant trois jours, la capitale politique du Bénin a vibré au rythme de la première édition du Festival des Masques, une célébration mêlant tradition et modernité qui a rassemblé près de 40 000 visiteurs selon l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INStaD). De la place Migan à l’esplanade de l’Assemblée nationale, les masques, qu’ils soient sacrés ou profanes, ont captivé l’attention des spectateurs. Parades, danses et percussions ont offert une immersion totale dans les traditions locales tout en intégrant des éléments d’expression contemporaine.
La société de masque Zangbéto constitue dans notre tradition le gardien de la cité et protecteur de la population. Elle œuvre pour la paix. Elle travaille avec les autorités dans les milieux ruraux pour la recherche de solution à toutes situations conflictuelles.
CEDRIC VIDJINNANGNI, Chef suprême des Zangbeto
Un volet académique a renforcé la portée intellectuelle du festival. Un colloque scientifique a exploré l’impact du vodun dans les sociétés post-esclavage, mettant en lumière la manière dont ces pratiques façonnent encore les dynamiques sociales et culturelles modernes. Cette initiative a permis de croiser les regards d’experts, d’historiens et d’anthropologues, offrant au public des clés de lecture inédites sur le patrimoine africain.
La modernité européenne et le vodun forment un seul et même processus si on comprend que c’est dès le XVI siècle que la modernité elle-même est mise en place” à travers un certains nombres de pratiques d’ordre économiques, philosophiques et culturelles.
Laënnec Hurbon, Professeur d’université spécialiste des rapports entre religions
Moment phare du festival, la Grande procession des masques a transformé le boulevard lagunaire en une fresque vivante. Cette première édition a marqué une étape essentielle dans la valorisation et le rayonnement du patrimoine béninois. Le Festival des Masques devient un rendez-vous annuel incontournable. En 2025, Porto-Novo promet d’aller encore plus loin, invitant le monde à célébrer l’âme des masques et à renforcer les liens entre passé, présent et avenir.
