Africa24 TV

Forum TICAD : le Japon condamne l’intrusion frauduleuse d’une délégation par l’Algérie

Du 24 au 25 août 2024, le Japon a accueilli les travaux ministériels de la TICAD (Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique). Ce forum diplomatique vise à promouvoir un dialogue économique, les investissements du secteur privé et des partenariats avec les pays du continent. Initié en 1993, par le gouvernement japonais en partenariat avec les institutions internationales comme les Nations-Unies, la Banque mondiale et l’Union Africaine, cette plateforme est devenue un espace de référence de la coopération internationale pour l’Afrique. 

Plus de 20 pays africains ont participé au plus haut-niveau ministériel à la TICAD 2024 au Japon avec la volonté commune d’accélérer les initiatives mises en place depuis le lancement de la TICAD afin de mieux valoriser 30 ans de partenariat lors de la TICAD 9 qui se déroulera en 2025 à Yokohama. 

Parmi les réalisations à mettre à l’actif du Japon dans cette TICAD, on peut citer la réalisation au Sud-Soudan d’un pont sur le Nil, que la JICA a contribué à construire peu après l’indépendance du pays en 2012. Le projet a duré dix ans et a été interrompu à trois reprises en raison de conflits armés et de la pandémie de COVID-19. La mise en place de la coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), annoncée lors de la TICAD IV en 2008, pour répondre aux défis de la croissance démographique et qui a permis de doubler la production de riz au cours des dix années suivantes. 

“L’Afrique est un continent de plus d’un milliard d’habitants, donc constitue un énorme débouché pour les commerce et extérieur japonais et c’est un continent qui regorge des matières dont l’industrie japonaise a besoin et pendant 30 ans ça a été un partenariat gagnant-gagnant. D’autant plus que le Japon a trouvé et les matières premières et les débouchés et l’Afrique a trouvé un partenaire qui ne s’immisce pas dans des problèmes politiques des jeunes États africains qui ont quelques problèmes de gestion de pouvoir.”

Kerwin MAYIZO, Analyste politique – RD Congo

Plate-forme internationale attractive, la préparation du rendez-vous ministériel à Tokyo a été marquée par une séquence devenue virale. L’introduction frauduleuse par l’Algérie sous le couvert de sa délégation d’un représentant du Polisario non reconnu et pas invité par le Japon. Une attitude qui a justifié une intervention énergique du Maroc et une condamnation sans équivoque du Japon pour cette intrusion frauduleuse d’une organisation non reconnue et non invitée par le Japon et les organisations partenaires. 

“Ne pouvait pas inviter les Sahraouis parce que le risque avec un des états majeur de l’Afrique le Maroc. Donc l’Algérie en a profité pour porter un coup médiatique, mettre en lumière le dossier Polisario mais surtout énervé le Maroc avec qui l’Algérie entretient des relations très tendues justement par rapport à ce dossier.”

Kerwin MAYIZO, Analyste politique – RD Congo

Pour le Japon, il est donc essentiel d’avoir une approche constructive et pragmatique avec chaque pays du continent pour sécuriser sa présence sur ce marché. Les projections de croissance démographique de l’Afrique guident la vision stratégique du Japon pour l’Afrique. Le continent compte environ 1,4 milliard d’habitants, autant que l’Inde et la Chine, et passera à 2,5 milliards d’habitants d’ici 2050, pour devenir un énorme marché véritable moteur de croissance dynamique pour l’économie mondiale. 

Quitter la version mobile